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Si l'art était conté... - Page 19

  • Voir la peinture autrement

         

         Raconter la peinture est le thème essentiel des récits publiés sur ce blog. Dans ces courtes fictions, j'ai souhaité faire connaissance avec ces hommes et ces femmes qui ont fait l’histoire de l’art. Ainsi, je les observe peindre et vivre, et tente de porter un autre regard sur ces artistes et leurs œuvres. 

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  • Un anversois à Paris - Jacques Jordaens (1593-1678)

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    Jacques Jordaens –  La famille du peintre, 1622, musée du Prado, Madrid

     

         Pourquoi Jacques Jordaens n’a-t-il jamais connu de grande rétrospective de son œuvre à Paris et en France ?

         Parmi les trois grands peintres anversois du 17ème siècle, Rubens serait-il le génie, Van Dyck le surdoué mort jeune en pleine gloire, et Jordaens un homme simple, bon vivant, jouisseur volontiers vulgaire dans ses représentations de banquets de famille ?

         La France qui possède dans ses musées, notamment au Louvre, de nombreuses toiles du maître, a décidé de rendre à Jacques Jordaens la place qui lui revient parmi les célébrités de la peinture flamande du 17: plus de 120 œuvres venues du monde entier sont encore actuellement présentes, jusqu’au 19 janvier 2014, au Petit Palais à Paris.

         A travers une douzaine de toiles, je montre celles qui me sont apparues les plus représentatives du travail de ce peintre excellant dans tous les types de peinture de cette époque.

     

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  • Si on lisait ?

     

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    Pierre Auguste Renoir - La liseuse, 1876, musée d'Orsay, Paris

     

    Et si vous lisiez…

         Je sais ce que vous allez me dire : votre bibliothèque est pleine de livres. Vous aimez leur odeur poussiéreuse, savant cocktail de papiers défraîchis, d’imprimerie vague, de reliures jaunies par le temps. Vous défaillez de plaisir lors de vos recherches dans les rayons, une jouissance ineffable vous envahit lorsque, tournant lentement les pages, vous palpez sous vos doigts la texture de la feuille. Puis… vos livres ont une histoire : des achats coup de cœur sur les quais de la Seine, le Diderot déniché dans le grenier du grand-père, le cadeau du cousin Paul… Bref, vous ne pouvez vous passer de vos compagnons de solitude.

         Vous vous demandez alors pourquoi je vous conseille bêtement de lire ? J’y viens…

     

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  • Le feu sous la glace - Félix VALLOTTON (1865-1925)

    Un classique moderne

     

     

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    Félix Vallotton - Autoportrait, 1897, musée d'Orsay, Paris

     

         La première manifestation consacrée au peintre Félix Vallotton dans un musée national parisien, depuis une cinquantaine d’années, vient de s’ouvrir au Grand Palais à Paris.

         Je m’y suis rendu récemment, plus par curiosité que par véritable désir. Un nabi, disait-on ! Je le connaissais très mal…

     

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  • Van Gogh écrivain : St-Rémy - 6. 1 mars/13 mai 1890

     

    CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

     

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    Vincent Van Gogh – Vieil homme triste, mai 1890, Kröller-Müller Museum, Otterlo

     

          Lucien exultait.

          – Eh bien, voilà ! C’est de l'art, mon petit... l'art c'est ça !... Des visions ?...

          Un paysage, c'est un état de ton esprit, comme la colère, comme l'amour, comme le désespoir... Et la preuve c'est que, si tu peins le même paysage, un jour de gaieté, et un jour de tristesse, ils ne se ressemblent pas du tout. La nature, la nature !... Parbleu ! Je crois bien la nature !... Elle est admirable, la nature... admirable en ceci – écoute moi bien – qu'elle n'existe pas, qu'elle n'est qu'une combinaison idéale et multiforme de ton cerveau, une émotion intérieure de ton âme !...

     

                                                                  Octave Mirbeau – Dans le ciel, Roman, chapitre 15 et 16, 1893

     

     

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  • Van Gogh écrivain : St-Rémy - 5. janv./févr. 1890

     

    CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

     

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    Vincent Van Gogh –  Oliviers, ciel orangé, nov. 1889, Goteborgs Konstmuseum

     

           Son art me troublait, par son audace et par sa violence. Il m'impressionnait, me donnait de la terreur, presque, comme la vue d'un fou. Et je crois bien qu'il y avait de la folie éparse en ses toiles. C'étaient des arbres, dans le soleil couchant, avec des branches tordues et rouges comme des flammes ; ou bien d'étranges nuits, des plaines invisibles, des silhouettes échevelées et vagabondes, sous des tournoiements d'étoiles, les danses de lune ivre et blafarde qui faisaient ressembler le ciel aux salles en clameurs d'un bastringue.

     

                                                           Octave Mirbeau – Dans le ciel, Roman, chapitre 15, 1893

     

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  • Le roi des ciels - BOUDIN Eugène

     

    Faire éclater l’azur

     

     

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    Eugène Boudin –  Concert au casino de Deauville, 1863, National Gallery, Washington

     

          « Devant la nature, c’est à méditer qu’il faut s’exercer. De grands ciels puissants, profonds, vaporeux, légers, et, là-dessous, un morceau de la terre ou des bateaux, mais que ce soit grand, idéalisé, comme je l’entrevois. »  

                                                                                                            Eugène Boudin 

     

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  • Van Gogh écrivain : St-Rémy - 4. nov./déc. 1889

     

    CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

     

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    Vincent Van Gogh –  cueillettes d’olives, déc. 1889, The Metropolitan Museum of Art, New York

     

          L'art, mon garçon, ce n'est pas de recommencer ce que les autres ont fait... c'est de faire ce qu'on a vu avec ses yeux, senti avec ses sens, compris avec son cerveau... Voir, sentir et comprendre, tout est là !... Et puis exprimer aussi, diable !... Mais que veux-tu exprimer, si tu n'as rien vu, et si ce que tu as vu, tu ne l'as pas compris !...

          « Voir, sentir, comprendre », ces trois mots, il les répétait à chaque instant. Cela résumait toute son esthétique parlée. Lucien n'était pas éloquent. Et les phrases commencées, il les achevait souvent dans un geste, qu'accompagnait toujours, en manière de conclusion, cette trinité de verbes : « Voir, sentir et comprendre ! »

                                                        Octave Mirbeau – Dans le ciel, Roman, chapitre 15, 1893

     

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  • Van Gogh écrivain : St-Rémy - 3. 19 sept./3 nov. 1889

     CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

     

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    Vincent Van Gogh –  Demi-silhouette d’un ange (d’après Rembrandt), sept. 1889, collection privée

     

    Ah ! Comme il a compris l'âme exquise des fleurs ! Comme sa main, qui promène les torches terribles dans les noirs firmaments, se fait délicate pour en lier les gerbes parfumées et si frêles ! Et quelles caresses ne trouve-t-il pas pour en exprimer l'inexprimable fraîcheur et les grâces infinies ?

    Et comme il a compris aussi ce qu'il y a de triste, d'inconnu et de divin dans l'œil des pauvres fous et des malades fraternels !  

                                                                                     

    Octave MirbeauL'Écho de Paris, 31 mars 1891

     

     

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  • Van Gogh écrivain : St-Rémy - 2. 6 juil./10 sept. 1889

     CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

     

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    Vincent Van Gogh –  Champ de blés avec cyprès, sept. 1889, National Gallery, Londres

     

                A l’hospice de Saint-Rémy où Vincent a demandé à séjourner, il reçoit de sa belle-sœur Jo une lettre qui lui apporte un grand réconfort : « Cet hiver, vers février probablement, nous espérons avoir un bébé, un joli petit garçon que nous appellerons Vincent si vous voulez bien être son parrain. Je sais bien que nous ne devons pas trop y compter et que cela peut aussi bien être une petite fille mais Theo et moi nous le nous figurons toujours comme un garçon. […] Quand je pense que ni Theo ni moi nous ne sommes en très bonne santé, j’ai grand-peur que nous ne ferons un enfant faible. […] Vous rappelez-vous le portrait du bébé Roulin que vous avez envoyé à Théo ? Tout le monde l’admire beaucoup et bien des fois déjà on a demandé : « Mais pourquoi avez vous mis ce portrait dans ce coin perdu ? ». C’est que de ma place à table je vois justement les grands yeux bleus, les jolies petits mains et les joues rondes de l’enfant, et j’aime à me figurer que le nôtre sera aussi fort, aussi bien portant et aussi beau que celui là – et que son oncle voudra bien un jour faire son portrait ! »

     

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  • Van Gogh écrivain : St-Rémy - 1. 9 mai/2 juillet 1889

     

     CORRESPONDANCE - EXTRAITS CHOISIS

     

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       Vincent Van Gogh –  Nuit étoilée, juin 1889, The Museum of Modern Art, New York

     

          Van Gogh a eu, à un degré rare, ce par quoi un homme se différencie d’un autre : le style. [...] Et tout, sous le pinceau de ce créateur étrange et puissant, s’anime d’une vie étrange, indépendante de celle des choses qu’il peint, et qui est en lui. Il se dépense tout entier au profit des arbres, des ciels, des fleurs, des champs, qu’il gonfle de la surprenante sève de son être. Ces formes se multiplient, s’échevèlent, se tordent, et jusque dans la folie admirable de ces ciels où les astres ivres tournoient et chancellent, où les étoiles s’allongent en queues de comètes débraillées ; jusque dans le surgissement de ces fantastiques fleurs qui se dressent et se crêtent, semblables à des oiseaux déments, Van Gogh garde toujours ses admirables qualités de peintre, et une noblesse qui émeut, une grandeur tragique qui épouvante.

     

                                                                                          Vincent Van Gogh, Écho de Paris, 31 mars 1891, Octave Mirbeau

     

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