Berthe Morisot – Le Berceau, 1872, musée d’Orsay
Puisque cette période est celle de la naissance d’une nouvelle année, cela m’a rappelé un poème pour une autre naissance, ancienne aujourd’hui, que j’ai eu envie de publier à nouveau.
Je suis certain que cette année 2022 va nous permettre, dans ce monde chamboulé, de tous nous retrouver.
LE TEMPS QUI PASSE
Je me souviens encore de ce premier jour de décembre
Où j’entrai anxieux dans la chambre.
Tu étais là, petit être fragile,
Dans un lit douillet, tu reposais tranquille.
Intimidé, presque ridicule,
Je m'approchai et frôlai tes mains minuscules.
Tu le sentis et tes doigts agiles
Agrippèrent mon pouce d'un geste déjà habile.
Ta maman dormait dans une pièce voisine ;
Ravi, je contemplai ton expression mutine.
Devant toi ce jour-là je compris,
Pour la première fois, l'importance de la vie.
La plus belle œuvre d'art
Est éclipsée par le premier regard
D’un nouveau-né qui ne demande rien
Hormis un tendre câlin.
Nous avons vieilli toi et moi,
Le temps nous a imposé sa loi,
Mais j’ai encore en mémoire ce jour de ta naissance
Où je fis ta connaissance.
HEUREUSE ANNÉE À TOUS