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Genèse de l'impressionnisme

18. Berthe Morisot – 1886, huitième et dernière exposition impressionniste

 

 

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Edouard Manet – Portrait de Berthe Morisot étendue, 1873, musée Marmottan, Paris

 

 

      Ma longue étude sur la genèse de l’impressionnisme commencée le 22 octobre 2017 se termine par ce 18ème et dernier chapitre.

      En cette année 1886, les artistes ont vieilli, leur technique ainsi que leur vision sur la peinture ont évolué séparément, des dissensions se sont installées au sein du groupe. Des jeunes peintres de talent s’apprêtent déjà à prendre leur place…

    Cette huitième exposition sera la dernière du groupe des impressionnistes, et ne les verra pas tous réunis. Leur propre conception de l’art va les emmener sur des routes différentes.

 

 

     Lettre imaginaire de Berthe Morisot, peintre, à sa sœur Edma, au sujet de la dernière exposition des peintres impressionnistes de 1886 dont elle faisait partie. L’artiste aurait fort bien pu avoir écrit ce courrier rédigé sur un ton mélancolique…

 

 

25 septembre 1886              (Berthe Morisot – peintre)

 

Très chère Edma

 

     Je profite d’un moment de calme pour enfin t’écrire. Tu devais penser que je t’oubliais.

     Eugène fait la sieste. Il est très fatigué et tousse constamment. Notre été dans la villa que nous avions louée à Jersey s’est mal passé pour lui. Ce foutu climat anglo-normand…

     Je suis triste petite soeur. Je ne quitte plus le noir du deuil. Ces dernières années ont été bien cruelles pour la famille Manet. Comme tu le sais, en l’espace de trois ans, j’ai perdu ma belle-mère et mes deux beaux-frères, Edouard et son jeune frère Gustave. Je garde toujours une place secrète dans mon cœur pour Edouard Manet. Je lui dois tant ! Je ne cesse de me battre pour la réhabilitation de sa peinture. Un jour, ce grand artiste entrera au Louvre…

     Eugène, à son tour, est touché par la maladie. Ses dernières forces il les a utilisées pour m’aider à préparer notre exposition des « impressionnistes » qui s’est tenue avant notre départ pour Jersey du 15 mai au 15 juin dernier. Nous avions loué un local rue Laffitte, au-dessus du restaurant de La Maison Dorée. Dommage que tu ne sois pas venue… Enfin, cela va me permettre de te conter dans le détail ce qui s’y est passé.

    Comme le temps passe vite ! C’était la 8ème exposition de notre groupe. Te souviens-tu de notre première exposition il y a douze ans dans les locaux du photographe Nadar ? Jeunes fous, nous nous engagions dans un mouvement pictural qui n’avait pas de nom. Nous étions les peintres du plein air, de l’instant, de la lumière changeante et des émotions troubles. Aujourd’hui, nous sommes devenus officiellement des « impressionnistes » et notre peinture commence à être reconnue.

     Contrairement aux autres membres du groupe, je n’ai manqué aucune exposition malgré les critiques et les phrases ironiques. Aujourd’hui, je ne regrette pas cette aventure dans laquelle je m’étais engagée par goût et par défi. J’étais la seule femme et tous ces hommes m’impressionnaient. J’ai ouvert la voie car deux autres femmes m’ont rejointe à partir de 1879 : Marie Bracquemond que tu connais, la femme du graveur, et Mary Cassatt. Cette américaine est devenue une grande amie. Elle peint le plus souvent, comme moi, des portraits de femmes et d’enfants.

 

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Mary Cassatt – Un coin de loge, 1879, collection privée

 

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Mary Cassatt – Un baiser pour le bébé, 1897, collection privée (je n'ai pu résister à rajouter ce superbe tableau)

 

     Tu me manques Edma ! Rappelle-toi ces journées où nous peignions côte à côte, unies dans un même amour de l’art. Maman nous envoyait des regards courroucés. Elle ne comprenait guère pourquoi ses filles ne s’intéressaient qu’à la pratique de la peinture. C’est si loin aujourd’hui…

      Quel désordre ma petite sœur ! Notre groupe d’artistes était sur le point de gagner. La critique se faisait molle. Nous étions devenus des frères et sœurs de pensée. Nous parlions le même langage. Devine… Aujourd’hui, nos amis sont en train de se disperser. Nous ne sommes plus capables de nous entendre. On se bagarre au sein de la même famille. Dissensions, divisions, règlements de comptes, jalousies… L’air devient irrespirable. Eugène et moi, passons notre temps à tenter de les réconcilier. En vain…

    Le résultat de ces chicanes est que les meilleurs d’entre nous n’ont pas voulu participer à notre exposition. Monet, Renoir, Sisley, Caillebotte étaient absents. Cézanne aussi, mais lui c’est un solitaire. Tu parles d’un vide ! Leur amour-propre ne supportait pas la présence de Gauguin toujours prêt, celui-là, à jouer les dictateurs.

     Le tempérament irascible de Degas n’a pas arrangé les choses. Ses colères étaient fréquentes. Tu connais l’admiration que je porte à son talent, son caractère entier, son intransigeance. C’est un homme terrible. Pourtant, avec moi il est adorable. Je bavarde et ris souvent avec lui. Lorsqu’il approuve une de mes toiles, je suis comblée. Chaque vision de ses danseuses pastellées m’enchante...

 

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Edgar Degas – Danseuses, 1884, musée d’Orsay, Paris

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Edgar Degas - Danseuse assise, 1879, musée de l’Hermitage, Saint Pétersbourg

 

    Je crains que cette 8ème exposition ne soit la dernière exposition des impressionnistes. Trop de pagaille et de désaccords…Tous ces hommes ont un caractère de cochon ! Les femmes n’ont pas ces emportements, ces entêtements et cette violence.

     Notre vieil ami Camille Pissarro, lui, est venu. Figure-toi qu’il a changé de style récemment. Il peint comme ces jeunes gens qui exposent avec nous cette année. Cherchait-il à se rajeunir ? Mon mari et Degas ne souhaitaient pas la présence de ces jeunes peintres. J’ai dû parlementer longtemps, soutenue par Pissarro, pour qu’ils consentent à accueillir ces peintres rebelles. Ils ont nom Georges Seurat, Paul Signac, Charles Angrand et quelques autres.

     Edma, il faut que je te parle de cette nouvelle façon de peindre. Ces gamins disent qu’ils veulent révolutionner l’impressionnisme. Ils n’ont peur de rien. On vient à peine d’arriver et ils veulent déjà prendre notre place !... Ils ont repris nos théories sur la lumière et la touche fragmentée mais, ce qui est curieux, cette touche est devenue chez eux… des points. Des points sur toute la toile posés l’un contre l’autre avec une grande minutie et une patience infinie. Du cousu main comme tes broderies !

    Le clou de l’exposition a été une très grande toile peinte par leur chef de file Georges Seurat : Un dimanche à la grande Jatte.

 

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Georges Seurat – Un dimanche  après-midi à la Grande Jatte, 1886, Art Institute of Chicago

 

     L’île de la Grande Jatte est un lieu de loisir parisien au bord de la Seine. Ce tableau, qui se voulait un manifeste de cette nouvelle école, captait l’attention des critiques et du public. Imagine-toi une toile de 3 mètres sur 2 mètres couverte de minuscules points scientifiquement répartis. Les gens se bousculaient dans la petite salle. Ils se moquaient, parlaient de « pluie de confettis », de personnages raides ressemblant à des « poupées de bois ». Les critiques lançaient les mots « divisionnisme », « pointillisme ». Les quolibets montaient… C’était pire que lors de notre première exposition impressionniste en 1874 !

    Je vais t’amuser... J’ai lu cette semaine dans La Vogue un article publié par le critique Félix Fénéon au sujet de cette nouvelle école. Je ne peux résister à t’en donnerpeinture,,impressionnisme,seurat, quelques extraits. Il parle d’une « méthode néo-impressionniste ». Il tente de justifier les choix techniques de ces peintres en proposant de nombreuses descriptions très drôles de leur style : « versicolores gouttes », « tourbillonnantes cohues de menues macules », « fourmillement de paillettes prismatiques », « menues taches pullulantes ». Je t’en passe… Même Eugène, fatigué, s’est déridé à cette lecture.

     J’ai vu récemment Renoir. Il ne veut pas entendre parler de cette technique. « Ils s’essouffleront rapidement, m’a-t-il dit d’un ton péremptoire. »

  

      Et bien moi Edma, j’aime cette peinture !

    Je te décris brièvement le tableau de Seurat. Les personnages représentés sont de peinture,impressionnisme,seuratmilieux sociaux divers et sont venus sur l’île pour profiter d’une belle journée. Ils paraissent effectivement un peu figés. Mais l’essentiel n’est pas là… Les contrastes d’ombres et de lumières sont admirablement répartis. Les couleurs, soucieuses les unes des autres par le principe des complémentaires que tu connais bien, vibrent intensément. Il faut regarder le tableau à bonne distance pour que le mélange des tons s’effectue dans l’œil du spectateur. Lorsque notre rétine a effectué le travail de recomposition des couleurs, l’harmonie éclate. C’est lumineux !

     Dans le même style que Seurat, son ami Paul Signac est très doué. J’ai apprécié de lui un superbe paysage de neige à Paris ainsi que des modistes originales. Charles Angrand m’a réjouie également avec sa Seine, le matin envahie de brouillard. Tous ces garçons sont des adeptes du « pointillé » et me paraissent promis à un bel avenir.

 

 

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Paul Signac : Boulevard de Clichy, la neige 1886, The Mineapolis Institute of Arts, Mineapolis     

 

     Ces jeunes gens sont également de joyeux lurons. Signac est passionné de canotage. Il possède une embarcation qu’il a appelé le « Hareng saur épileptique ». Certains jours, à l’exposition, il se déguisait en canotier avec chapeau en paille, maillot rayé, manches courtes et biceps saillants. Il venait vers moi et insistait avec forces gestes et paroles pour que je vienne barrer sa yole le lendemain matin sur la Seine. Tu sais, soeurette, que les barreuses sont très recherchées par les canotiers. J’acceptais devant le public amusé. Il faisait également le pitre devant Mary Cassatt qui faillit même, tordue de rire, faire tomber son délicieux tableau Jeune fille au jardin qu’elle s’apprêtait à accrocher. Ces hommes…

     Personnellement, j’ai exposé une dizaine d’œuvres cette année dont peinture,berthe morisot,impressionnisme,le jardin de Bougival et une jeune fille à son bain se coiffant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Berthe Morisot - Le bain, 1885, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown  

 

     Comme d’habitude, toutes les toiles présentées par ce vaurien de Degas me plaisaient. Ce vieux célibataire endurci est un coquin ! Il adore peindre les femmes. Toujours des femmes du peuple : blanchisseuses, modistes, lavandières, couturières. Il les peint dans des poses plutôt scabreuses… Il a exposé un pastel Le tub qui montre une femme accroupie se nettoyant le dos avec une éponge. La pudeur bourgeoise était choquée.

 

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Edgar Degas - pastel, Le tub, 1886, Musée d’Orsay, Paris

 

     Nos dîners du jeudi à la maison sont toujours une fête. Si tu pouvais venir, nos amis seraient heureux de te revoir... Quel dommage que Lorient soit si loin... Ces soirées distraient mon pauvre Eugène et lui redonnent un peu de courage. Degas et Renoir ne cessent de s’asticoter l’un l’autre, ce qui, parfois, agace Degas qui part en claquant la porte. Tu le connais, il ne changera pas. Les phrases éblouissantes de Mallarmé fusent à tout propos. J’ai beaucoup d’affection pour ce grand poète et il me le rend bien. L’amitié et l’admiration que nous vouons à Edouard Manet nous rapprochent. Il m’appelle toujours respectueusement « Madame ».

     Ma chère sœur, je te laisse. Tu ne peux savoir à quel point cela m’a fait du bien de t’écrire !

     Ma Julie a 8 ans. Je n’arrête pas de peindre son joli minois. Fais pleins de bises à Jeanne et Blanche pour moi.

      Ton affectionnée Berthe.

 

 

     En mai 1874, la première exposition des futurs impressionnistes marquait les débuts officiels de ce nouveau style de peinture. Leur dernière exposition en mai 1886 marque les débuts du néo-impressionnisme avec les peintres Seurat, Signac, Angrand et d’autres. Le public va découvrir avec un regard étonné les oeuvres des nouveaux venus et leur réserver un scandale semblable à celui qu’avaient connu les anciens en 1874.

 

 

      J’aimerais continuer à parler des impressionnistes, ces peintres du plein air, de la lumière, des vibrations colorées, d’une réalité fugitive. Cette plus longue étude que prévu qui se termine s’est intéressée essentiellement aux années de jeunesse des artistes composant ce groupe. Durant toute ces années, ceux-ci furent confrontés aux difficultés de compréhension d’un art nouveau qui allait transformer la vision artistique de leur époque. J’ai voulu terminer ce parcours avec Berthe Morisot que j’affectionne tout particulièrement. Je les laisse continuer leur chemin séparément.

   Plus tard, je regrouperai tout ce travail, complété par un ou deux chapitres supplémentaires sur les toutes premières années de l’impressionnisme, celles des précurseurs dont j’ai peu parlé comme les peintres Johan Barthold Jongkind, Camille Corot, Charles François Daubigny, ou Jean-François Millet. L’ensemble formera un recueil qui sera, car il y a trop d’images pour une autre sorte d’édition, publié en lecture libre sur le site de la plateforme de publication numérique Calaméo. L’on commence à parler d’Art dans les futurs projets d’enseignements. Ce recueil pourra, je le souhaite, être utile à des étudiants que ma façon de raconter l’aventure impressionniste pourrait intéresser.

 

     Je remercie les lecteurs d’avoir eu la patience de me suivre tout au long de ces 18 chapitres.

      Je fais un petit break.

     A bientôt…

 

 

Commentaires

  • Merci pour cette lettre qui nous guide si agréablement dans l'univers des "néo-impressionistes" si "pointillistes". Vous soulignez si justement le courage de ces femmes-peintres d'avant-garde qui bravaient tranquillement l'opinion.
    Cependant, je ne vois pas Le nom de Mary Cassatt dans la liste de vos projets ? J'aime ce peintre, et d'autant plus que le grand-père de mon mari était, figurez-vous, son jardinier au château du Mesnil-Theribus !

  • Elles étaient courageuses ces femmes peintres qui tentaient de se faire un nom dans le milieu des jeunes avant-gardistes qui voulaient chambouler l’art de l’époque. Elles n’étaient pas nombreuses mais étaient excellentes.
    Il est vrai que je n’ai guère parlé de Mary Cassatt, grande amie de Berthe Morisot. Je place ces deux femmes très haut par leurs qualités picturales. Mais je connais mieux la vie et l’œuvre de Berthe Morisot.
    Je compte me rattraper sur Mary Cassatt. En ce moment, une grande rétrospective de son œuvre se tient au charmant musée Jacquemart-André à Paris. Je la visiterai et rédigerai un article qui viendra compléter ma série sur l’impressionnisme que je viens de terminer.
    Vous me dites que le grand-père de votre mari fut jardinier du peintre au château du Mesnil-Theribus où Mary cassatt passa les dernières années de sa vie et y mourut. Si, par hasard, vous connaissiez quelques anecdotes ou souvenirs venant de ce grand-père au sujet de l’artiste, cela pourrait m’intéresser pour, peut-être, écrire un récit plus vivant qu’un compte-rendu d’expo sur ce superbe peintre.
    Merci par avance.
    Belle journée à vous.

  • Que de messages, que d'idées politiques aussi, - je pense au "Lettres persanes" de Montesquieu -, que de leçons ou de "ragots", - Madame de Sévigné n'est point loin ! -, notre grande et belle littérature française a fait passer au cours des derniers siècles grâce à la fiction du style épistolaire.
    Cette nouvelle lettre à Edma que tu nous proposes ici pourrait très bien "rivaliser" avec les deux exemples que, parmi d'autres, je citai ci-dessus.

    Bravo et merci Alain d'ainsi aussi joliment clôturer cette série d'articles.

    Excellente l'idée d'à nouveau rassembler tes écrits sur Calaméo.

    Bon break à toi.
    Richard

  • La forme épistolaire permet de raconter dans un simple courrier ce qui est en train de se produire à un moment donné.
    Tout l’intérêt de la lettre de Berthe Morisot à sa sœur est, sous une forme imagée et vivante, de parler du déroulement de cette dernière exposition impressionniste. Elle en avait des choses à raconter… On peut constater que la mésentente et la dispersion vont mettre fin à la belle union des peintres avant-gardistes devenus impressionnistes. Les néo-impressionnistes s’apprêtent déjà à les remplacer.
    Je rajouterai d’autres articles, dont un sur Mary Cassatt dont je parle à Carole, qui seront regroupés dans un recueil en lecture libre.
    A bientôt.

  • J'aime prendre le temps de lire vos pages qui sont toujours passionnantes. Je me rends compte que je suis très admirative de tous ces peintres impressionnistes. Ces femmes ont su s'imposer par leur talent et je dis souvent (désolée de me répéter) mais je me souviens de ce tableau de Berthe Morisot qui m'avait émue dans un livre de français lorsque je fus très jeune. Un charme indéniable. Mary CASSATT est l'invitée du musée Jacquemart-André pour une période qui va me permettre d'admirer, à nouveau, son talent. Merci encore pour ces moments si agréables à vous lire et ne soyez pas absent trop longtemps. bien amicalement

  • Moi aussi je me répète souvent : je pense que Berthe Morisot est la plus impressionniste des impressionnistes.
    Je ne connais pas la toile qui vous a émue autrefois, mais les œuvres de Berthe Morisot renferment toutes un ferment de tendresse et de talent qui les rend uniques.
    J’espère que vous avez admiré les deux toiles de Mary Cassatt que j’ai mises dans mon article.
    Ces deux femmes étaient largement au niveau des hommes du groupe ce qui leur octroyait un grand respect de leur part.

  • un grand merci, Alain, d'avoir mis en scène et en perspective de façon si vivante et documentée cette foisonnante époque. Grâce à toi, on les connait de près, ces romanesques passionnés. Ta compilation sur calaméo, un media si pratique et facile d'accès qui permet l'édition des couleurs, fera un ouvrage de référence qui s'ajoutera à ta collection passionnante. Les pointillistes ont ils été critiqués par le s impressionnistes eux mêmes ? ils avaient la mémoire courte ! Bonne semaine, Alain

  • Dire que, au départ, je voulais juste faire quelques chapitres sur la peinture impressionniste. Et puis, je me suis pris au jeu, l’aventure de ces jeunes gens en mal de lumière était si exceptionnelle. Alors j’ai continué, et j’aurais pu faire beaucoup plus… Ce que je ferai peut-être plus tard.
    Il est dommage qu’en matière d’art, il ne soit pas possible, avec de nombreuses images, d’éditer autrement que sur Calaméo. Mais c’est déjà très bien car autrefois nous n’aurions pas eu cette possibilité. Et ce site est vraiment très bien fait. Nos publications sont de vrais livres qui sont lisibles de façon ludique par tous. Le but est bien de partager…
    Les pointillistes à leurs débuts n’étaient pas toujours observés avec un regard bienveillant par leurs ainés impressionnistes. Certains, comme Camille Pissarro, tentèrent de se mettre à peindre avec des points. Il le fit avec bonheur un temps, puis, cette technique étant contraignante, il revint à ses premiers amours.
    Belle journée, Emma.

  • Alain, tu m'as fait pleurer d'émotion tellement tu sais écrire les sensations des peintres!! et cette lettre de Berthe Morisot à sa soeur est splendide!!Merci Alain Bisous Fan

  • Te faire pleurer !...
    Je te connais un peu maintenant, Fan, et je sais que tu dis vrai.
    Alors, tu me fais vraiment plaisir car ton émotion à la lecture de cette lettre me renforce dans mon idée, déjà ancienne, que l’on peut parler d’art sur un ton simple et littéraire. Et ainsi, on se fait mieux comprendre.
    Je reviens sur le passage de la lettre concernant les néo-impressionnistes. J’ai pris comme exemple de ce nouveau style le tableau de Georges Seurat « Un dimanche à la Grande Jatte ». Je pense que cette façon ludique de parler du tableau est plus imagée et compréhensible qu’un livre technique, même très bon, sur le sujet. Un enfant ne connaissant pas la peinture comprendrait facilement de quoi je parle et retiendrait l’essentiel sur ce nouveau mode d’utilisation de la couleur.
    Tu m’as également touché, Fan, et je t’en remercie.
    Belle journée à toi.

  • Je viens un peu tard, tu es déjà dans ta pause blog... La vie ne m'a pas permis de te rendre visite plus tôt.
    J'ai énormément aimé la lettre que tu as écrit. Elle est empreinte de tant de sensibilité que je suis certaine que tu as tout à fait perçu, en plus des talents de chaque artiste, cette touche féminine que n'aurait pas manqué d'y laisser le peintre dans un véritable courrier à sa petite soeur.
    Tout est parfait et m'a donné envie de me replonger dans cette période de l'Histoire de l'Art.
    Les tableaux que tu proposes ici sont tous magnifiques et même si j'ai déjà croisé la plupart d'entre eux dans les musées, je les regarderai désormais différemment.
    Tu dis qu'une publication autre est impossible... même en plusieurs tomes ?
    Ceci étant, j'aime bien Calaméo et sa gratuité qui n'empêche aucunement la qualité.
    Fais bonne pause, Alain.
    Amitiés.

  • Je sais que ta vie est très chargée mais il n’est jamais trop tard pour échanger.
    Moi aussi j’aime cette lettre. Pas parce que je l’ai imaginée, mais parce que j’aime Berthe Morisot. J’ai vraiment eu l’impression en l’écrivant de ressentir la sensibilité de cette femme dont je partageais les goûts et les émotions.
    Avec Berthe nous sommes en plein cœur de l’impressionnisme qu’elle représentait magnifiquement avec son talent remarquable qui lui attirait le respect de tous les hommes du groupe. Je fais miennes les phrases de Jacques Emile Blanche : « La seule femme peintre qui ait su garder la saveur de l’incomplet et du joliment inachevé », ou de Stéphane Mallarmé : « C’est peut-être la plus délicate des impressionnistes ».
    Ce que j’ai voulu dire par « une autre publication est impossible », et c’est bien le problème de tous mes écrits qui sont chargés de beaucoup d’images puisque je parle de peinture, est que seul Calaméo peut me permettre de publier mes textes en incorporant des illustrations. Aucun éditeur ne pourrait présenter ce genre de recueil, à moins d’être un historien d’art.
    Je suis quand même en train d’étudier, comme on en avait parlé, l’autoédition sur Amazon, à nouveau, de mon roman sur Van Gogh, légèrement remanié, que tu connais. Malheureusement, je serais obligé de supprimer quelques images de tableaux…
    Belle journée.

  • Bonsoir Alain,
    J'espère que votre pause se passe bien.
    Merveilleux tableau de Mary Cassatt : Un baiser pour le bébé ! Tout le charme d'une maman qui étreint son nourrisson et la vibration puissamment émouvante des couleurs... Quel choix délicieux, merci Alain ! Et cette lettre imaginaire entre sœurs... elle dit tant de choses d'un univers où s'élabore la fuite du temps.
    Et quand l'ego d'un artiste heurte un autre ego, tout cela est explosif !
    Une très fine invitation à ressentir les mouvements ardents de cette peinture, l'Impressionnisme qui a tant de nuances. Bravo pour votre travail où résonne une poésie très subtile et qui offre à vos lecteurs beaucoup de bien jolies choses...
    Vous serez lu avec bonheur sur Calaméo, j'en suis persuadée...
    Belle soirée, amitiés !
    Cendrine

  • Je ne connaissais pas le tableau de Mary Cassatt. Je n’ai pu m’empêcher de le montrer tellement il est beau sur un plan émotionnel et pictural. Ce pastel aux tonalités bleus et roses est un régal pour l’œil.
    Berthe Morisot avait repris les habitudes de sa mère, et recevait tous les jeudi ses amis dans des soirées qui devaient être animées. On retrouvait souvent les mêmes : Renoir, Monet, Mallarmé et Degas. Ce dernier n’était pas simple à recevoir avec son caractère grincheux qu’il ne fallait surtout pas indisposer pour cause d’allergies ou phobies : pas de fleurs à table, ne pas se mettre de parfum, éviter les chats. Mais il adorait Berthe.
    Berthe regrettait beaucoup que sa sœur se soit mariée et, de ce fait, est abandonnée la peinture pour laquelle elle excellait elle aussi. Certains disaient qu’elle était la plus douée des deux.
    J’aime bien les publications Calaméo qui sont bien faites et agréable à lire sur un mode ludique. L’inconvénient est qu’il n’y a pas d’échanges avec les lecteurs, ou alors je m’y prends mal…
    Belle journée Cendrine.

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