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HISTOIRES D'EXPOSITIONS (42) - Page 3

  • 2/2 - Elisabeth Vigée Le Brun : Souvenirs

     

    J’ai toujours vécu fort modestement. Je dépensais extrêmement peu pour ma toilette : on me reprochait même trop de négligence, car je ne portais que des robes blanches, de mousseline ou de linon. 

     

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     Elisabeth Vigée Le Brun – Portrait dit “aux rubans cerise”, 1782, Kimbell Art Museum, Fort Worth

     

     

     

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  • 1/2 - Elisabeth Vigée Le Brun : Souvenirs

     

    A cette époque de ma vie, j’étais laide. J’avais un front énorme, les yeux très enfoncés ; mon nez était le seul joli trait de mon visage pâle et amaigri. En outre j’avais grandi si rapidement qu’il m’était impossible de me tenir droite, je pliais comme un roseau.

    […]

    Mademoiselle Boquet avait alors quinze ans et j’en avais quatorze. Nous rivalisions de beauté (car j’ai oublié de vous dire, chère amie, qu’il s’était fait en moi, une métamorphose et que j’étais devenue jolie).

     

     

         Depuis le 23 septembre dernier, à travers plus de 150 œuvres, le Grand Palais à Paris rend hommage à Elisabeth Vigée Le Brun en lui consacrant la première rétrospective de ses oeuvres en France.

         Cette femme-peintre exceptionnelle est considérée peinture,vigée le brun,grand palais,portraitscomme un des plus grands portraitistes du 18ème siècle. Née en 1755, fille du peintre pastelliste Louis Vigée, elle commence tôt à peindre. Son père se rendant compte de sa sensibilité artistique lui dira : « Tu seras peintre mon enfant, ou jamais il n’en sera ». A 23 ans, son talent lui permet de devenir le peintre officiel de la reine de France Marie-Antoinette dont elle fait de nombreux portraits. Grâce à l’intervention de celle-ci, en 1783, l’Académie royale de peinture la reçoit et confirme ainsi son appartenance officielle à l’élite artistique française. En 1789, les vents mauvais de la révolution l’obligent à s’exiler. Voyageant à travers toute l’Europe, de cour en cour, célèbre, elle ne cesse de peindre les grands de cette époque. En 1802, revenue en France, elle continue à peindre jusqu’à son décès en 1842, âgée de 87 ans. Ses « Souvenirs », écrits durant les douze dernières années de sa vie, seront ses ultimes mémoires ou autobiographie qui pourrait être son dernier portrait.

     

         Je montre aux lecteurs quelques œuvres parmi celles que j’ai le plus appréciées. Pour la plupart, celles-ci ont été peintes avant l'arrivée à Rome de l'artiste alors âgée de 34 ans, à la toute fin de l’année 1789. 

         Maintenant, laissons la place aux souvenirs…

     

     

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  • Degas, un peintre impressionniste ?

     

    Ma visite estivale au musée des impressionnismes à Giverny

     

     

     

         J’ai failli rater l’exposition de Giverny. Il restait trois jours avant la clôture le 19 juillet dernier…

         Installé au milieu d’un jardin découpé à l’ancienne en carrés fleuris éclatants de couleurs, ce Musée des Impressionnismes a un charme suranné. La petite route accédant au musée mène, si on la poursuit sur quelques centaines de mètres, vers la maison rose, les jardins et le bassin au nymphéas du peintre Claude Monet. L’artiste y habita durant 43 années.

         Le ciel normand, comme souvent, était d’un bleu délavé encombré de nuages moutonneux laissant échapper quelques maigres rayons de soleil.

         Dès l’entrée de l’exposition le visiteur sait de quoi il retourne. L’interrogation écrite en gros sur les murs : Degas, un peintre impressionniste ? était suffisamment explicite.

         Avant de venir,  j’avais bien ma petite idée en tête sur Edgar Degas. Je comptais sur la vision des œuvres exposées pour finir de me convaincre.

     

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     Edgar Degas – Portrait de l’artiste dit Degas au chapeau mou, 1858, Sterling an Francine Clarck Art Institute, Williamstown

     

     

     

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  • Paul Durand-Ruel : Un marchand visionnaire

     

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    Auguste Renoir – Paul Durand-Ruel, 1910, collection particulière

     

     

    « Ce n’est pas un marchand de tableaux c’est un apôtre, un prophète »

     

                                Théodore Duret

     Lettre à Claude Monet du 29 novembre 1884

     

     

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  • Caillebotte dans la maison familiale d'Yerres

     

     peinture,caillebotte,yerresGustave Caillebotte - Autoportrait au chapeau d'été, 1875, collection privée

     

     

         Paris met l’impressionnisme en vedette cette année !

         Après « Les impressionnistes en privé » à Marmottan, je viens de rencontrer Gustave Caillebotte. Pas besoin d’aller loin de chez moi… il se cachait dans son ancienne propriété familiale de Yerres dans L’Essonne à laquelle je m’étonne encore de n’avoir jamais rendu visite. 

      

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  • L'impressionnisme dans tous ses états

     

    Les impressionnistes en privé à Marmottan

     

     

      

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      Claude Monet - Impression, soleil levant, 1873, musée Marmottan, Paris

     

     

         Le musée Marmottan fête ses 80 ans cette année ! Si vous n’avez rien à faire de spécial, si vous aimez la peinture impressionniste et passez dans la région parisienne, ne foncez surtout pas aux Galeries Lafayette dépenser votre argent. Il y a mieux à faire…

         Courez à Marmottan voir la toute nouvelle exposition temporaire : « Les impressionnistes en privé ». J’en reviens… Un bonheur vous attend ! Celui de ressentir, en fin de journée, cette sensation d’éblouissement que vous réservera la visite de ce charmant ancien hôtel particulier proche du bois de Boulogne. 

     

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  • Un anversois à Paris - Jacques Jordaens (1593-1678)

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    Jacques Jordaens –  La famille du peintre, 1622, musée du Prado, Madrid

     

         Pourquoi Jacques Jordaens n’a-t-il jamais connu de grande rétrospective de son œuvre à Paris et en France ?

         Parmi les trois grands peintres anversois du 17ème siècle, Rubens serait-il le génie, Van Dyck le surdoué mort jeune en pleine gloire, et Jordaens un homme simple, bon vivant, jouisseur volontiers vulgaire dans ses représentations de banquets de famille ?

         La France qui possède dans ses musées, notamment au Louvre, de nombreuses toiles du maître, a décidé de rendre à Jacques Jordaens la place qui lui revient parmi les célébrités de la peinture flamande du 17: plus de 120 œuvres venues du monde entier sont encore actuellement présentes, jusqu’au 19 janvier 2014, au Petit Palais à Paris.

         A travers une douzaine de toiles, je montre celles qui me sont apparues les plus représentatives du travail de ce peintre excellant dans tous les types de peinture de cette époque.

     

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  • Le feu sous la glace - Félix VALLOTTON (1865-1925)

    Un classique moderne

     

     

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    Félix Vallotton - Autoportrait, 1897, musée d'Orsay, Paris

     

         La première manifestation consacrée au peintre Félix Vallotton dans un musée national parisien, depuis une cinquantaine d’années, vient de s’ouvrir au Grand Palais à Paris.

         Je m’y suis rendu récemment, plus par curiosité que par véritable désir. Un nabi, disait-on ! Je le connaissais très mal…

     

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  • Le roi des ciels - BOUDIN Eugène

     

    Faire éclater l’azur

     

     

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    Eugène Boudin –  Concert au casino de Deauville, 1863, National Gallery, Washington

     

          « Devant la nature, c’est à méditer qu’il faut s’exercer. De grands ciels puissants, profonds, vaporeux, légers, et, là-dessous, un morceau de la terre ou des bateaux, mais que ce soit grand, idéalisé, comme je l’entrevois. »  

                                                                                                            Eugène Boudin 

     

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  • Berthe Morisot à Marmottan : Enfin !

     

    Fixer quelque chose de ce qui passe

     

     

          Le musée Marmottan Monet, charmant hôtel particulier en lisière du bois de Boulogne à Paris, est un haut lieu de l’impressionnisme.

          Deux peintres, plus particulièrement, attirent les visiteurs amoureux de cet art de lumière qui révolutionna la peinture à la fin du 19e :

    - Claude Monet : La collection d’œuvres du peintre est impressionnante en quantité et qualité. Le tableau star du musée est le fameux « Impression soleil levant » qui donnera son nom au mouvement impressionniste.

    - Berthe Morisot : Mine de rien, ce discret musée parisien est l’institution publique qui possède la collection la plus importante au monde de ses œuvres. 

          Invariablement, chacune de mes visites à Marmottan se terminait par la même interrogation : Quand verra-t-on en ce lieu une exposition consacrée à Berthe Morisot, cette femme peintre impressionniste ?

          Les organisateurs ont dû finir par m’entendre car mon souhait est enfin exaucé ! La première rétrospective présentée à Paris depuis 1941 de l’œuvre de Berthe Morisot s’est installée à Marmottan du 8 mars au 1er juillet 2012. 150 œuvres provenant des musées et collections particulières du monde entier retracent la vie artistique de cette femme exceptionnelle.

          Curieusement, le musée est situé non loin de l’hôtel de la rue Villejust que possédaient Berthe et son mari Eugène Manet. Elle aimait y recevoir chaque jeudi soir ses amis impressionnistes, sa garde rapprochée : Auguste Renoir, Claude Monet, Edgar Degas et le poète Stéphane Mallarmé, accompagnés de quelques autres peintres et poètes.

     

     

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  • 1874 - Première exposition impressionniste

     

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           La première rétrospective présentée à Paris depuis 1941 de l’œuvre de Berthe Morisot s’est ouverte le 8 mars dernier au Musée Marmottan à Paris. Je suis un amoureux fervent, et depuis longtemps, de cette femme impressionniste aux talents multiples. On la disait austère, triste, mélancolique. Elle peignait le bonheur…

          Ayant visité l’expo sans tarder, j’en parlerai dans une prochaine note.

          Dans un article déjà ancien, j’avais imaginé une lettre écrite par Berthe à sa sœur Edma, habitant à Lorient depuis son mariage. Elle lui parlait de cette importante exposition d'avril 1874 organisée par les peintres avant-gardistes que le Salon officiel s’obstinait à refuser.

          A l’occasion de cette brillante rétrospective parisienne, j’ai eu envie de modifier et publier à nouveau ce courrier que Berthe Morisot aurait pu avoir rédigé elle-même…

       

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  • De Corot à Renoir - La collection Clark à Giverny

     

     

    Mes expositions « coups de cœur » de l’été 2011

     

     

           Une fois de plus, je suis fidèle au rendez-vous estival annuel de Giverny.

          Je ne me lasse pas de visiter ce charmant musée des Impressionnismes proche de Vernon en Normandie, situé le long de ce petit chemin jouxtant la Seine, à mi-chemin entre la maison rouge où Claude Monet passa les dernières années de sa vie et sa tombe isolée, éternellement fleurie, collée contre la petite église du village.

          Depuis le 12 juillet dernier, le musée a la chance d’accueillir la seule étape française de l’exposition itinérante organisée à travers l’Europe par le Sterling and Francine Clark Institute de Williamstown, Massachusetts. Près de 70 œuvres de peintures essentiellement françaises du 19e siècle, parmi les plus belles de la collection, sont présentées. Des chef-d’œuvres impressionnistes et pré-impressionnistes rarement visibles dans notre pays se regroupent autour d’une vingtaine de tableaux d’Auguste Renoir, l'artiste chouchou des Clark.

          Ceux-ci étaient de la race de ces riches collectionneurs américains du début du 20e siècle nommés Barnes, Philipps, Frick, Palmer, Getty, Ryerson, parmi les plus célèbres.  Fortunés, mécènes, passionnés d’art moderne, ils bâtirent des collections enviées de nos jours par les plus importants musées dans le monde.

          J’avais eu la chance de voir la collection Barnes lors de son passage en France il y a quelques années ; celle des Clark envoyée en Europe est du même niveau en qualité, sinon en quantité.

     

     

          C’est l’histoire d’une fortune, d’un collectionneur amateur d’art éclairé Sterling Clark, et d’une romance amoureuse en plein Paris.

          peinture,clark,givernyEpris de la France et riche héritier des machines à coudre Singer, Sterling décide de s’installer à Paris dans les années 1910 où il rencontre Francine Clary, une actrice de la Comédie-Française ayant pris pour nom de scène Clary. Ils se marient en 1919.

          En quelques dizaines d’années, entre 1910 et 1950, le couple va acquérir un ensemble d’œuvres diversifié de maîtres anciens et modernes de grande valeur. Les achats de Sterling étaient toujours faits en étroite concertation avec sa femme dont l’opinion lui était d’une grande valeur.

    « J’aime toutes les formes de l’art pourvu qu’il soit bon. » 

     

     Sterling et Francine Clark à l’inauguration de l’Institut en 1955

     

           La peinture impressionniste française le ravit et il enrichit sa collection des meilleurs d’entre eux : Degas, Manet, Sisley, Jongkind, Pissarro, Monet et, surtout, Renoir.

          A partir des années 1930, Auguste Renoir devient le peintre favori de Sterling dont il achète plus de trente toiles : « Quel grand maître ! Peut-être le plus grand qui ait jamais vécu, en tout cas l’un des dix ou douze premiers. Personne jusqu’ici n’a jamais eu l’œil si sensible à l’harmonie des couleurs ! »

          A l’approche de ses 70 ans, Sterling décide que le moment était venu de réaliser enfin son idée ancienne de musée afin de montrer sa collection. En 1955, Francine Clark coupe le ruban de l’inauguration de l’Institut situé à Williamstown en Nouvelle-Angleterre. Au décès de son mari, l’année suivante, elle continuera à s’occuper du musée jusqu’à sa mort en 1960.

     

     

          L’exposition présente quelques peintres académiques comme Bouguereau ou Gérôme et seulement trois toiles post-impressionnistes de Toulouse-Lautrec et Gauguin. Un original Bonnard de jeunesse clôt le parcours. Afin de correspondre à l’esprit du musée des Impressionnismes, j’ai choisi de montrer une galerie restreinte de mes choix personnels allant de Corot à Renoir. Ce choix est évidemment subjectif et limité compte tenu de l’exceptionnelle qualité de la collection.

     

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     Camille Corot – La route au bord de l’eau, 1866, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

           Le « père Corot » était admiré par tous les artistes de la jeune peinture, ceux qui allaient devenir les futurs « impressionnistes ». Cette route longeant une rivière inspire la quiétude d’une belle journée ensoleillée. Une légère brise fait remuer les feuilles des arbres. La lumière est douce, quelques personnages s’affairent dans ce paysage où la « patte » tremblante de Corot est facilement reconnaissable.

      

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     Claude Monet – Les falaises à Etretat, 1885, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

           Combien de peintres ont été inspirés par les falaises de cette côte normande ? Claude Monet peindra de nombreuses fois l’aiguille et l’arche rocheuse de la falaise d’Etretat. La lumière matinale sur les rochers et la mer est travaillée par petites touches nerveuses caractéristiques du style de l’artiste cherchant à saisir l’aspect éphémère des choses.

      

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     Claude Monet – Champ de tulipes à Sassenheim près de Haarlem, 1886, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

          L’intensité des couleurs des champs de tulipes hollandais ne pouvait qu’inspirer Monet lors de son troisième et dernier voyage dans ce pays de canaux, de moulins et d’immenses champs fleuris.

      

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    Alfred Sisley – La Tamise à Hampton Court, 1874, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

           Les coloris d’Alfred Sisley s’assemblent en nuances subtiles. Le ciel ennuagé de teintes rosées se reflète dans l’eau de la Tamise. Deux cygnes sur la gauche semblent avoir été placés à cet endroit pour équilibrer les deux voiliers voguant sur la droite.

       

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     Camille Pissarro – Saint-Charles, Eragny, 1891, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

          A mes yeux, cette toile est l’une des plus belles de la manière pointilliste adoptée un moment par Camille Pissarro sur les conseils de ses amis Georges Seurat et Paul Signac. Le résultat est lumineux. Les petites touches juxtaposées de couleurs pures donnent une vibration étonnante à ce paysage.

        

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    Mary Cassatt – Offrant le panal au torero, 1873, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

     

          Il y a un petit côté de Diego Velázquez dans cette toile de jeunesse de Mary Cassatt qui appréciait « sa manière belle et simple ». La jeune femme offre un verre d’eau au torero habillé de lumière pour qu’il y trempe un rayon de miel appelé panal en espagnol. La qualité de peintre de l’artiste transparaît déjà dans cette grande toile.

      

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    Edouard Manet – Roses mousseuses dans un vase, 1882, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

         

          Edouard Manet n’a plus qu’un an à vivre lorsqu’il peint ces roses enfoncées dans un petit vase. C’est simple, sans prétention, loin des grandes compositions passées, souvent scandaleuses, de l’artiste. Sterling Clark disait qu’il s’agissait d’un « Manet d’une beauté merveilleuse ».

      

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    Edgard Degas – Danseuses au foyer, 1880, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

     

            Ah les danseuses de Degas ! J’aime ! Cette toile a des dimensions étonnantes, toute en longueur comme une frise. Les danseuses de l’artiste étaient souvent peintes au pastel donnant un aspect velouté aux couleurs chatoyantes des robes et tutus. Ces Danseuses  au foyer, croquées à l’huile, sont éclatantes de vie après l’effort physique intense imposé par leur exercice.

      

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    Edgard Degas – Avant la course, 1882, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown 

           Degas s’intéressait aux couses de chevaux qu’il peignait souvent. Les mouvements nerveux des chevaux avant le départ donnent une belle spontanéité à cette toile composée dans un style à la touche très impressionniste.

      

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     Berthe Morisot – Le bain, 1885, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

           Je connaissais cette toile de Berthe Morisot, femme peintre comme Mary Cassatt, que j’affectionne tout particulièrement. L’artiste a fait poser une jeune fille de dix-sept ans qui, sortant du bain, se coiffe, se maquille et s’apprête certainement à sortir. Par son travail tout en délicatesse, Morisot apporte sa sensibilité féminine à l’impressionnisme nouveau.

     

     

          peinture,impressionnisme,renoir,clark,givernyL’exposition se termine par une vingtaine de toiles d’Auguste Renoir. Renoir, c’est la joie de vivre et de peindre ! Une fête permanente de la lumière, des chairs et des corps ! Ses amis peintres mettaient beaucoup de blanc dans leurs couleurs pour éclaircir leurs toiles. Renoir préférait plutôt une technique basée sur l’utilisation des glacis, une superposition de couleurs transparentes où les teintes bleutées dominaient.

          

     

    Auguste Renoir – Autoportrait, 1875, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

      

           Je montre ci-dessous un échantillon des tableaux de l'artiste présents à l’exposition :

            Au premier coup d’œil, on perçoit des toiles de Renoir dans cette Ingénue et cette Jeune femme au crochet peintes tout en finesse. C’est le Renoir des années de jeunesse, à l’époque de la première exposition impressionniste de 1874. Les couleurs s’entremêlent, se modulent avec virtuosité pour donner aux jeunes femmes cette grâce vaporeuse inimitable de l’artiste.

     

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    Auguste Renoir – L’ingénue, 1874, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

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     Auguste Renoir – Jeune femme au crochet, 1875, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

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    Le père Fournaise ! Je retrouve le propriétaire de ce restaurant de l’île de Chatou au bord de la Seine où j'aime me rendre à l'automne lorsque les feuilles des arbres s'enluminent. Renoir y peignit de nombreuses toiles dont le célèbre Déjeuner des Canotiers dans lequel les enfants Fournaise posaient. Des touches légères donnent vie aux yeux pétillants bleus clairs de l’homme. 

     Auguste Renoir – Père Fournaise, 1875, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

           Renoir affectionnait les tableaux de genre qui font penser à la peinture hollandaise dupeinture,impressionnisme,renoir,clark,giverny 17e dont la représentation de femmes écrivant une lettre était courante.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Auguste Renoir – La lettre, 1896, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

      

          Je termine mon parcours en montrant les trois toiles de Renoir que j’ai préférées dans l’exposition :

          

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          Angèle, une gamine de dix-huit ans, habituée du Moulin de la Galette à Montmartre, aux allures canailles et à la vie dissolue, est croquée dans son sommeil. La pose alanguie est un peu voyeuriste. Renoir la représente les cheveux coupés en frange sur le front, un visage au teint doré, un nez retroussé, une bouche pulpeuse, habillée d’une robe bleue et de bas à rayures de paysanne. Il l’a affublée d’un curieux petit chapeau à plume et d’un chat endormi sur sa robe. Les rouges et les bleus se répondent... Superbe

     

    Auguste Renoir – Jeune fille endormie, 1880, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

          Ce tableau d'une enfant portant un faucon est d'une grande fraîcheur. Commepeinture,impressionnisme,renoir,clark,giverny toujours, je discerne en premier les bleus du peintre que des orangés et rouges proches mettent en valeur. Une belle harmonie de coloris se dégage de l'ensemble de la toile.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Auguste Renoir – L’enfant à l’oiseau (mademoiselle Fleury en costume algérien), 1882, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

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          Renoir exigeait de ses modèles une peau qui ne repousse pas la lumière. L’épiderme de la jeune femme assise à gauche en robe de soirée noire est nacré comme une perle. Le bouquet de roses de la jeune fille sur la droite associé aux couleurs chaudes du décor, fait ressortir les chairs lumineuses. La jeune femme nous regarde et nous sourit. Ce tableau délicieux me rappelle La loge peinte quelques années plus tôt dans des tonalités ressemblantes.   

     

    Auguste Renoir – Une loge au Théâtre, 1880, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown

     

     

           Je pense que cette quinzaine de toiles vous donnera un aperçu de la grande qualité des toiles présentées. Il s’agit d’un avant-goût, une mise en bouche, de ce qui attend ceux qui pourront se rendre à cette exposition.

          Pas de panique ! Vous avez jusqu’au 31 octobre prochain.

          La collection Clark continuera ensuite sa tournée internationale en Espagne, au Texas, en Angleterre, au Québec, pour se terminer au Japon et en Chine en 2013. Un beau voyage en perspective et beaucoup d'émotions pour les visiteurs.

          Bonne visite à tous.

     

     

                                                                                      Alain

     

     Rendez-vous le mardi 27 septembre prochain pour le 10ème chapitre de "L'obsession Vermeer".