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Chardin avec une visière

 

peinture, écriture, chardin

Jean Siméon Chardin : Autoportrait avec une visière, 1775, The Art Institute of Chicago

 

 

« La qualité des œuvres de Chardin impressionnait François. Il se mit à étudier, analyser la technique du peintre. Lentement le doute s’insinua dans son cerveau.

Le grand Chardin qui, toute sa vie, avait peint des scènes de genre et des natures mortes à l’huile, s’était mis au pastel tardivement sur les conseils de son ami l’immense pastelliste Maurice Quentin de la Tour. François observa que les traits colorés, proches les uns des autres, formaient une sorte de mosaïque. Avant Seurat et Signac au 19e, Chardin utilisait déjà le principe du mélange optique des teintes. La touche hachurée, posée par superposition de couches successives, accrochait la lumière et donnait vie au personnage. Parfois, le pastel était écrasé directement sur le papier par longues traînées de couleurs.

Audrey ne reconnaissait plus son mari. Il ne peignait plus. Elle le voyait observer la gravure, l’air triste. Il paraissait hypnotisé par l’autoportrait qui lui souriait constamment, goguenard, avec son nez pointu et ses bésicles en acier. Cet abat-jour enfoncé sur le front, un foulard méticuleusement noué autour du cou, lui donnait une apparence de vieux bourgeois prêt pour la nuit. »

 

 

Extrait du recueil « Deux petits tableaux – Si les œuvres parlaient », publié chez BOD au profit des enfants malades de l’association RÊVES

 

Commentaires

  • Quel que soit le genre et la technique utilisée, le travail de Chardin est admirable. merci Alain d'avoir fait remarquer que ce portrait au pastel fait penser au pointillisme les couleurs sont plus plus lumineuses que par le mélange de pigments ou leur superposition. J'ai quand même une préférence chez Chardin, les natures mortes surtout quand il y a les reflets du métal comme dans la fontaine de cuivre et le gobelet d'argent. Chardin est l'un de mes peintres préférés "Tout est bon chez (lui), y a rien jeter,
    Sur l'île déserte il faut tout emporter."

  • Sur la fin de sa vie, Chardin fit de superbes portraits au pastel, dont sa femme, qu’il maitrisait superbement. Il y en a deux au Louvre qui sont magnifiques : « Autoportrait aux bésicles » et « Autoportrait au chevalet ».
    Une grande partie de sa vie, il fut essentiellement un peintre de peinture à l’huile. Ses scènes de genre et les natures mortes sont toujours très appréciées pour leur harmonie des couleurs et des reflets. Diderot le citait souvent : « O Chardin ! Ce n’est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c’est la substance même des objets, c’est l’air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. »
    Beau dimanche, Geneviève.

  • Alain, il m'apparaît évident de choisir
    Entre actuel selfie ayant pour seul mérite
    De flatter un égo même peu émérite
    Et un autoportait docte à loisir !

    Bonjour Alain,
    L'autoportrait est un exercice complexe, quelque soit l'art dans lequel il s'effectue, il faut savoir jongler entre suffisance et mésestime de soi, l'excès dans les deux sens pourri le résultat !
    Pour la petite histoire, l'avantage du selfie c'est qu'il peut être supprimé encore faut-il qu'il ne soit mis en ligne comme c'est trop souvent le cas.
    Bises et Bon dimanche

  • J’aime bien ce quatrain.
    Étonnante réflexion ! Je n’avais jamais fait cette comparaison entre l’autoportrait et le selfie numérique moderne.
    En fait, l’autoportrait était un exercice souvent pratiqué par les peintres. Une sorte d’apprentissage parfois pour se faire la main ou lorsqu’ils n’avaient pas d’autre motif immédiat. Van Gogh en fit une quantité impressionnante.
    Merci Marlène.

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