Johannes Vermeer – Femme lisant une lettre, 1663, Rijksmuseum, Amsterdam
Toute utilisation commerciale ou la publication de matériel de ce site est strictement interdite.
Voici le genre de message que nous trouvons dans la plupart des musées du monde lorsque l’on souhaite télécharger une image de tableaux dont les droits d’auteur sont tombés dans le domaine public et que l’on désire en faire une utilisation commerciale.
Dans les mois à venir, je souhaiterais tenter l’aventure de l’autoédition pour quelques-uns de mes écrits. La plupart de mes textes ont souvent un rapport étroit avec des peintres et leurs tableaux et, de ce fait, je recherche systématiquement des images de grande qualité afin d’illustrer mes récits. À mes yeux, écrire sur la peinture sans montrer les tableaux qui m’ont inspiré n’a pas grand sens…
Depuis que j’ai commencé à écrire sur l’art, je m’interroge sur le droit à l'image des œuvres d’art tombées dans le domaine public. Ces images numériques peuvent être trouvées un peu partout sur le net, souvent en haute définition. Je les utilise régulièrement dans des articles sur mon blog, ou dans des éditions sur la plateforme de publication Calaméo dont le contenu est ouvert à tous.
La législation en ce domaine me semblant particulièrement obscure ou diversement interprétée, j’ai décidé de faire une recherche et de faire un point le plus précis possible des différentes politiques des musées dans le monde en ce qui concerne le droit à l’image.
La plupart des tableaux que je souhaiterais utiliser pour une éventuelle publication sont la propriété des musées français ; je me suis donc intéressé en premier à la politique d’accès à l’image en France.
1. POLITIQUE DES MUSÉES FRANÇAIS
Depuis l’arrivée récente d’internet, les possibilités de numérisation ont affecté profondément l’économie concernant l’accès aux biens culturels. La presse, l’industrie musicale, et les musées ont dû s’adapter à ces nouvelles pratiques.
En ce qui concerne les œuvres détenues par les musées français, celles dont l’auteur est décédé depuis plus de 70 ans tombent légalement dans le domaine public. Le nombre d’années peut varier suivant les pays. De ce fait, tout le monde devrait pouvoir librement télécharger les images dont l’usage est ainsi devenu accessible.
En France, une certaine frilosité s’est installée en la matière, modifiant le cadre légal. Le droit d’auteur protégeant les artistes peut aussi être revendiqué par les photographes reproduisant les œuvres, ce qui a entrainé des débats juridiques incessants. La jurisprudence considère que les photos d’œuvres d’art ne peuvent être considérées comme un acte de création « original », ce qui paraît évident à mes yeux puisqu’il s’agit de simples reproductions.
Un flou juridique s’est donc installé permettant ainsi aux musées de vendre les images qui sont destinées à un usage commercial. D’où un frein à la libre circulation numérique des œuvres d’art.
La France a la chance de posséder le plus grand musée du monde : le Louvre, ainsi que de nombreux musées de haut niveau sur tout son territoire.
Depuis 1946, l’Agence photo de la Réunion des Musées nationaux et du Grand Palais (établissement public industriel et commercial sous la tutelle du ministère de la Culture) est officiellement en charge de la valorisation et la diffusion des collections conservées dans les musées nationaux français. Je donne, ci-dessous, un résumé de quelques informations que l’on peut trouver sur le site de l’agence photo de la RMN :
"La mission de l’agence photo de la RMN est d’assurer la préservation de l’image des oeuvres pour les générations futures, fournir le matériel photographique nécessaire aux besoins iconographiques des conservations et proposer ces images à tous les publics, particuliers, scientifiques ou professionnels.
Le site Internet photo.rmn.fr offre, en français et en anglais, un accès libre, gratuit et complet (images et notices) à l’exhaustivité des fonds diffusés.
Près de 800.000 images photographiques d'oeuvres d'art conservées dans les musées nationaux et régionaux français, comme les musées du Louvre, d'Orsay, le Centre Pompidou, le musée Condé de Chantilly ou le Palais des Beaux-Arts de Lille, sont accessibles en ligne.
A partir du fonds de l’agence photographique, la Rmn-Grand Palais lance le site Images d’art.
Il est le compagnon idéal de ceux qui souhaitent faire de nos images un usage privé ou pédagogique, et intègre notamment une fonction de téléchargement des images.
Il est relié à photo.rmn.fr de manière que, toute image vue sur Images d’Art peut être achetée sur photo.rmn.fr.
Il devient ainsi une interface alternative à votre site professionnel photo.rmn.fr, qui continue bien entendu de vous accompagner dans votre recherche et vos achats."
L’on peut donc constater que l’accès libre et gratuit pour les images d’oeuvres des musées français tombées dans le domaine public ne concerne que l’usage privé ou pédagogique. L’utilisation pour un usage commercial reste payante.
Je vais prendre un exemple précis que je connais bien pour illustrer mon ressenti.
Une de mes anciennes nouvelles décrit Vincent Van Gogh peignant le tableau « L’Eglise d’Auvers ». Si je souhaitais publier ce récit pour un usage commercial, l’image numérique de ce tableau, qui appartient au musée d’Orsay, ne pourrait être obtenue qu’en l’achetant. Seule une image utilisée dans un but privé ou pédagogique peut être obtenue gratuitement sur le site de la RMN, mais seulement en basse résolution.
Vincent Van Gogh ne vendit qu’un tableau dans sa courte vie. Il réclamait sans cesse à son frère Théo, marchand d'art, des gravures de tableaux pour s’informer sur l’art des autres peintres et s’en inspirer. Aujourd’hui, 128 ans après sa mort, je suis persuadé qu’il aurait souhaité un libre accès à l’image de son « Eglise d’Auvers » afin de permettre à tous les milieux sociaux de s’ouvrir à l’art, que ce soit pour une utilisation pédagogique ou commerciale. Cet homme cultivé, disait « Il y a du bon de travailler pour les gens qui ne savent pas ce que c'est qu'un tableau », ce qui permet d’entrevoir sa conception d’un droit universel à la culture.
Le musée d’Orsay que j’ai interrogé pour l’obtention d’images, en leur faisant savoir que les éventuels bénéfices tirés d’une publication commerciale seraient reversés à une association à but social, m’a fait savoir qu’il fallait passer par l’agence photo de la RMN avec laquelle le musée travaille comme je l’ai indiqué précédemment, donc payer. Néanmoins, il me souhaitait gentiment de trouver ailleurs des images libres de droit à reproduire…
J’ai donc parfaitement compris que les belles images des tableaux des musées français que l’on trouve facilement en haute résolution sur le site Wikimédia, et indiquées sur ce site comme étant dans le domaine public et donc utilisables, ne pouvaient être téléchargées librement à des fins commerciales dans notre pays.
Je ne me suis pas découragé et ai décidé d’aller voir comment cela se passait ailleurs, dans les musées à l'étranger.
2. POLITIQUE DES MUSÉES À L'ÉTRANGER
La plupart des musées mondiaux, comme je le signale au début de cet article, et dans la même logique que les musées français, mentionnent le plus souvent sur leur site : l’utilisation commerciale des images n’est pas permise.
Néanmoins, j’ai été heureux de constater que, dans notre monde interactif dans lequel les images circulent facilement, quelques musées, et non des moindres, ont depuis quelques années, intelligemment, fait machine arrière et proposent une politique d’accès totalement libre et gratuite pour les images numériques d'œuvres d'art du domaine public. Attachés à leur rôle « d’éducateur public », le téléchargement en haute définition est le plus courant.
Des musées finlandais, hollandais et, surtout, américains pratiquent cette politique. Trois d’entre eux, qui figurent dans le classement des plus grands musées d’art dans le monde, m’ont particulièrement séduit :
- le Rijksmuseum à Amsterdam
- le Metropolitan Museum of Art à New York
- la National Gallery of Art à Washington
Je donne quelques détails sur la politique d’accès libre de ces musées.
RIJKSMUSEUM (Amsterdam)
Voir le site du musée : www.rijksmuseum.nl
"Nous sommes une institution publique, donc les oeuvres et les objets que nous possédons, d'une certaine manière, appartiennent à tout le monde”.
Cette phrase de Tacco Dibbits, directeur des collections du Rijksmuseum, devrait avoir de l'importance pour les internautes passionnés d'art.
THE MET (New York)
Voir le site du musée : www.metmuseum.org
"POLITIQUE D’ACCÈS LIBRE
Le 7 février 2017, le Metropolitan Museum of Art a mis en place une nouvelle politique appelée Open Access, qui rend les images d'œuvres d'art largement accessibles au public et librement disponibles, sans frais.
Il rend également disponibles les données de l'intégralité de la collection en ligne, qu'il s'agisse d'œuvres relevant du domaine public, de droits d'auteur ou d'autres restrictions, telles que le titre, l'artiste, la date, le support et les dimensions. Ces données sont disponibles pour tous.
Vous êtes invités à utiliser des images d'œuvres d'art de la collection Met que le Musée croit être du domaine public, ou celles auxquelles le Musée renonce à tout droit d'auteur, à toutes fins, y compris l'utilisation commerciale et non commerciale, gratuite et sans avoir besoin de la permission du Musée.
Pour identifier ces images, recherchez l'icône CC0 directement sous l'image."
NATIONAL GALLERY OF ART (Washington)
Voir le site du musée : www.nga.gov
"POLITIQUE DE LIBRE ACCÈS POUR LES IMAGES D'ŒUVRES D'ART PRÉSUMÉES DANS LE DOMAINE PUBLIC
Avec le lancement de NGA Images, la National Gallery of Art met en œuvre une politique d'accès ouvert pour les images numériques d'œuvres d'art que le Musée estime être du domaine public et libres de toute autre restriction connue. Les images de ces œuvres sont maintenant disponibles gratuitement pour toute utilisation, commerciale ou non commerciale. Les utilisateurs n'ont pas besoin de contacter la Galerie pour l'autorisation d'utiliser ces images. Elles sont disponibles en téléchargement sur le site Web de NGA Images."
3. CONCLUSION PERSONNELLE
Cette longue étude, que je souhaitais la plus exhaustive possible, permet de se rendre compte que la politique d’accès à l’image en France et dans le monde souffre encore de beaucoup trop de restrictions. Rassurez-vous, je n'ai pas visité tous les musées mondiaux...
Je conseille donc aux personnes qui souhaiteraient éditer un livre dans lequel des images d’arts apparaissent, de faire une recherche spécifique et de télécharger les images dans les musées permettant un accès libre aux œuvres d’art. Comme me le conseillait d'ailleurs le musée d'Orsay...
Je montre au début de l’article la très belle qualité de téléchargement en haute définition de la « Femme lisant une lettre » de Johannes Vermeer que j’ai obtenue en utilisation libre sur le site du Rijksmuseum à Amsterdam.
Je souhaite terminer cet article par les très belles phrases que l’on peut trouver sur le site de la National Gallery of Art à Washington. Je pense qu’un jour les musées du monde entier s’en inspireront :
"Les œuvres appartenant au domaine public sont celles qui ne sont pas protégées par le droit d'auteur.
La mission de la National Gallery of Art est de servir les États-Unis d'Amérique dans un rôle national en préservant, collectionnant, exposant et favorisant la compréhension des œuvres d'art aux normes muséales et académiques les plus élevées possibles. Dans la poursuite de cette mission, le Musée met ses collections d'images et d'information à la disposition des chercheurs, des éducateurs et du grand public pour soutenir la recherche, l'enseignement et l'enrichissement personnel ; promouvoir la recherche interdisciplinaire ; et de favoriser une appréciation de tout ce qui inspire de grandes œuvres d'art.
La politique d'accès ouvert du Musée est un prolongement naturel de cette mission et, en appliquant la politique dans un environnement numérique mondial, le Musée élargit et améliore son rayonnement éducatif et scientifique.
Le Musée croit que l'accès accru à des images de haute qualité de ses œuvres nourrit la connaissance, l'érudition et l'innovation, des utilisations inspirantes qui transforment continuellement la façon dont nous voyons et comprenons le monde de l'art."
Vincent Van Gogh aurait apprécié...
Autoportrait de Van Gogh obtenu en haute définition et téléchargement libre sur le site de la National Gallery of Art - Washington
Vincent Van Gogh – Autoportrait, 1889, National Gallery of Art, Washington
Cet article est mon dernier avant le début des grandes migrations estivales. Je vous souhaite à tous d'excellentes vacances reposantes qui vous permettront de revenir avec vos musettes emplies de nouveaux projets à partager. A bientôt...
Commentaires
Je viens de lire avec beaucoup d'attention ton billet.
Le droit d'auteur est effectivement différent selon les pays.
En France, tu as le droit de photographier toi-même un tableau dans un musée (dans ceux qui le permettent, ce qui n'est pas toujours le cas, hélas) et te servir librement de ta photo dans un ouvrage que tu publierais, si l'auteur du tableau est mort depuis plus de 70 ans.
Mais, tu n'as pas le droit d'utiliser les images faites par d'autres photographes, car, dans ce cas, ce n'est plus le droit du peintre qui s'applique mais celui du photographe qui a réalisé la photo.
Il n'y a pas si longtemps, j'ai passé du temps au musée d'Orsay, photographiant des détails d'oeuvres qui me parlaient. Depuis, ce n'est plus possible car les photos y sont depuis quelques années interdites.
Ceci étant, tu as eu la bonne démarche en demandant l'autorisation au musée.
J'espère que tu pourras trouver suffisamment de photos en usage libre pour illustrer ta prochaine publication.
Bonnes vacances, Alain.
C’est exactement ce que j’explique longuement. Maintenant les choses me paraissent claires.
La jurisprudence en France ne considère pas les photos d’œuvres d’art comme un acte de création « original ». Mais les musées veulent encore pour quelques temps profiter de l’image de leurs tableaux en les faisant payer.
En ce qui me concerne, il est certain que je serais obligé de limiter les images que j’aimerais publier à celles des musées qui les rendent libres. C’est à dire très peu et cela m’énerve passablement.
Heureusement, les musées dans le monde que j’ai cités ont intelligemment compris qu’il ne servait à rien de s’acharner à restreindre le droit à l’image. Les très belles phrases de la National Gallery à Washington qui concluent mon article devraient servir d’exemple à tous les musées mondiaux.
Un jour peut-être...
Belles vacances à toi aussi en te détendant l'esprit.
Intéressante mise au point, Alain, qui concerne, non pas les blogueurs que nous sommes, mais uniquement les auteurs d'ouvrages à mettre en vente parmi lesquels tu souhaites à l'avenir compter.
À te lire, la France, - et peut-être aussi la Belgique, tu n'en dis mot ?! -, reste au niveau des droits à l'image un pays rétrograde ... qui, à un moment ou à un autre, devra s'aligner sur d'autres institutions muséales.
Un point sur lequel tu restes muet : combien te coûterait personnellement une image que tu souhaiterais acheter ?
Une autre question me vient à l'esprit : la trésorerie de la maison d'édition qui te publierait ne pourrait-elle pas s'acquitter de l'achat de ces images qui émailleraient ton texte ?
Tes questions, Richard, m’amènent à longuement préciser certains points, même si j’ai essayé d’être le plus précis possible dans l’article.
Ce problème juridique concerne essentiellement les auteurs désirant éditer des ouvrages commerciaux, mais pas seulement.
En France, l’on peut se procurer des images gratuitement s’il n’y a pas de but commercial comme je le fais souvent. Le site de la RMN fournit des images d’art dont la qualité est moindre s’il ne s’agit pas d’une vente. Il vaut mieux utiliser wikimédia en haute définition.
En ce qui me concerne, j’en ai déjà parlé assez souvent mais je reprécise mes intentions.
Je souhaiterais, dans un premier temps, publier mon roman (légèrement revu et corrigé) sur Vincent Van Gogh parlant de ses deux derniers mois à Auvers. Il a déjà été publié sur Calaméo en lecture libre. Par contre, je ne pourrais insérer les tableaux du peintre que je mettais à chaque chapitre, et cela m’énerve car, comme je le dis dans l’article de ce jour, j’ai du mal à concevoir de parler d’un artiste sans montrer son travail (surtout celui de Van Gogh que j’admire). J’ai trouvé quelques images à l’étranger comme je l'ai dit à Orsay. De toute façon il ne vaut mieux pas en montrer beaucoup car cela augmente le prix du livre.
Autre de tes questions. Je ne passerai pas par une maison d’édition classique car, j’en ai souvent parlé sur le blog, ceux-ci n’accepteraient pas, pour diverses raisons, dont le coût, un roman sur un peintre comprenant de nombreuses images, et si possible de belle qualité. Il faudrait que je sois un vrai spécialiste de l’art et, en plus, que mon écriture plaise ce qui n’est pas gagné.
Je passerai donc par l’autoédition comme beaucoup le font actuellement, mais en me restreignant de beaucoup sur les images. Cette publication n’a pas de but commercial pour moi-même puisque, comme le recueil de poésie récent de Lorraine, je reverserai intégralement d’éventuels bénéfices (j’ai un gros doute sur les possibles bénéfices !) à l’association Rêves au profit de l’aide aux enfants gravement malades.
Pour le coût des images, je ne sais exactement mais j’ai quelques raisons de penser que cela n’est pas donné.
Bien sûr que la France est rétrograde puisque l’on s’appuie sur le droit d’auteur des photographes pour justifier la vente des images numériques. Je ne vois pas en quoi la simple reproduction d’une photo de tableau est une œuvre d’art…
Dernier point. Pour la Belgique, je n’avais pas vérifié, et je viens de regarder au hasard vos musées : Musée royaux des Beaux-Arts de Belgique. Je donne le lien : https://www.fine-arts-museum.be/fr/la-recherche/musee-numerique/service-photographique
Le problème est semblable car, comme la France, les images sont tarifées.
Voilà. J’ai fait long mais le sujet est d’importance.
Du tout, Alain ! Tu n'as pas "fait long" ! Tu m'as répondu de manière circonstanciée sur l'un ou l'autre point : c'est ce que j'attendais. Merci.
Je suis néanmoins étonné que, dans ce cas spécifique, tu ne te sois pas renseigné sur le prix d'achat d'une photo ...
Pour les tarifs, j’ai déjà essayé sur le site de la RMN. Je n’y arrive pas. Il me redemande sans arrêt un mot de passe.
Sur le site belge que je t’ai indiqué tu as des prix en fonction du nombre de tirage. Je vois 125 € pour une illustration.
Cela dépend des musées. Si cela t’intéresse tu peux chercher dans les musées. Mais cela n’est jamais très clair, comme pour le Louvre. J’avais également tenté par curiosité au Van Gogh Museum. Ils m’ont répondu qu’il m’écrirait…
J’ai la sensation que c’est moins facile si l’on n’est pas une maison d’édition…
Bonjour Alain,
Passionnant article que j'ai lu comme un chapitre de roman car il y a du suspens dans ce que vous exposez. J'ai également lu vos riches échanges avec Richard et Quichottine etc
Que de procédés tatillons! Que de "moi je" dans cette façon de vouloir faire payer l'accès à une image numérique pour un usage commercial et que de prise de tête résultant de tout ce qu'il faut savoir pour pouvoir avancer dans cette forêt finalement bien inhospitalière qu'est celle de la politique des images muséales...
Votre travail en est d'autant plus précieux...
Franchement, Alain, est-ce qu'un jour, si on photographie un arbre, l'arbre en question nous demandera des droits d'auteur? Quel égoïsme patenté!
Je souscris pleinement à ce que vous avez écrit au sujet de Van Gogh qui aurait sûrement voulu le partage visuel de ses oeuvres pour ouvrir l'art au plus grand nombre...
Et quand nous écrivons nos articles, gratuitement, avec opiniâtreté et il faut bien le dire un certain talent, nous les donnons à lire, sur le blog, tout aussi gratuitement alors...
Je trouve normal en revanche qu'une publication en auto-édition soit rémunérée pour l'auteur qui a passé un temps fou à la mettre en oeuvre, à faire des recherches, qui a dépensé de l'argent aussi pour sa documentation etc...
Mais concernant des tableaux peints par des gens qui sont morts depuis bien longtemps... quel côté vénal!
Bravo aux musées étrangers dont vous parlez, voilà de l'ouverture d'esprit et quelque chose qui est à relier à l'esprit premier d'Internet: le partage... Ensuite, ça a bien changé...
En tous cas, je vous remercie pour ce passionnant exposé et je vous souhaite de bonnes vacances en vous disant que je ferai avec grand plaisir l'acquisition de votre publication.
Merci à vous pour vos partages pleins de générosité et d'intelligence, bel été
Bien amicalement
Cendrine
J’espère que mon article est passionnant, Cendrine. Il m’a pris du temps mais il fallait que je comprenne un peu mieux le fonctionnement des musées en matière de droit à l’image.
Que de « moi-je » comme vous dites. Effectivement, tous ces musées, comme en France, ce targue d’avoir pour mission la libre diffusion des images gratuites à tous les publics.
Comme si un musée comme celui du Louvre ne gagnait pas assez d’argent avec ses millions de visiteurs, ses ouvrages d’art, les nombreux dons reçus, et autres ?
Votre image de l’arbre réclamant des droits d’auteur correspond parfaitement à ce que je veux exprimer. D’ailleurs les photos reproduisant des images de tableaux considérées comme des œuvres d’art sont, le plus souvent, rejetées par la jurisprudence en ce domaine.
Evidemment que l’art devrait être gratuit et accessible à tous. Cela élèverait l’esprit de beaucoup et permettrait un peu moins de bêtise et de violence dans le monde.
Un Van Gogh qui s’est battu toute sa courte vie pour qu'un jour on daigne reconnaître son génie, est aujourd’hui largement admiré dans le monde, et permet ainsi à certains de gagner de l’argent sur ses œuvres : musées, collectionneurs, etc.
Les trois musées étrangers dont je parle ont eu, après réflexion, l’intelligence de comprendre que cela leur rapporterait plus de permettre l’accès en haute définition de leurs oeuvres qu’en faisant l’autruche comme les autres.
J’arrête là-dessus car cela m’énerve, depuis le temps que je m’interroge à ce sujet. Le peu que j’ai écrit a toujours été lié à la peinture, et, pour moi, la vision des tableaux que je montrais en cherchant la meilleure qualité était plus importante que ma prose.
Pour l’autoédition on verra à la rentrée. C’est un travail mais je connais un peu avec Calaméo qui est un site formidable permettant de publier autant d’images que l’on souhaite. Avec malheureusement peu de lecteurs et d’échanges…
Vous avez raison, Cendrine, nos blogs ouvrent une voie d’accès à la connaissance car nos publications, qui nous demandent un gros travail, sont entièrement ouvertes à tous.
Je vous souhaite un été de joie, en espérant une sensible amélioration de votre santé. Vos lecteurs ont besoin de vous.
Amicalement
Vous dites Van Gogh aurait apprécié et pourtant... Les héritiers-experts du musée Van Gogh d'Amsterdam ont mauvaise réputation. Ils s'assurent l'exclusivité. Notamment concernant les expertises. Plus d'un l'a appris à ses dépends! Une Américaine qui possédait un tableau du peintre l'avait prêté à ce musée qui l'exposait et lorsqu'elle a voulu le récupérer pour le vendre, ils ont déclaré qu'il était faux, refusant de donner le certificat. (Alors, ils exposaient un faux?). De même un Français qui a publié un livre de dessins inédits retrouvés de Van Gogh s'est vu intenter un procès par ces fameux héritiers, seuls compétents à décerner les certificats d'authentification...
Je suis allé plusieurs fois au Van Gogh Museum. Ils gagnent largement leur vie avec la peinture de ce pauvre Van Gogh qui ne vendit qu’un tableau dans sa vie. Ils ne m’ont pas répondu lorsque je me suis renseigné par curiosité sur le coût des images qu’ils vendent. Néanmoins ce sont des experts unanimement reconnus de l’œuvre du peintre puisqu’il possède le plus grand fonds dans le monde.
Pour le livre de dessins dont vous parlez, il s’agit certainement du fameux « Le brouillard d’Arles » que les découvreurs se sont empressés d’éditer un peu partout dans le monde car cela était juteux. J’ai vu le livre avec les 65 dessins. Je connais bien Vincent mais je ne suis pas un spécialiste de l’art. Néanmoins, à ma première vision j’ai eu un gros doute pour certains des dessins dont celui de Gauguin. Je pense que les experts du Van Gogh Museum ont une expérience suffisante de l’œuvre pour faire autorité. D’ailleurs je viens de voir qu’ils ont reconnu en début d’année 2018 deux nouveaux dessins peints par Vincent à Montmartre à son arrivée à Paris, ce qui me paraît tout à fait logique car il dessinait beaucoup en arrivant en France.
J’en reviens au thème de mon étude. Lorsque je parlais de l’appréciation de Van Gogh, je voulais dire que Van Gogh aurait apprécié les superbes phrases de la National Gallery à Washington qui concluent mon article : « Le Musée croit que l'accès accru à des images de haute qualité de ses œuvres nourrit la connaissance, l'érudition et l'innovation, des utilisations inspirantes qui transforment continuellement la façon dont nous voyons et comprenons le monde de l'art. »
Les trois musées dont je parle dans l’article, parmi les plus grands dans le monde, en permettant le libre téléchargement de leurs oeuvres, ont une vue éducative de l’art que Vincent aurait apprécié car il disait : « Il y a du bon de travailler pour les gens qui ne savent pas ce que c'est qu'un tableau ». Ce n’est pas le cas des musées français et de beaucoup d’autres dans le monde.
Perso, je me souviens lorsque j'ai rédigé "une anti-sèche de l'art" (avant les réseaux sociaux et autres) , je me suis aussi confronté à l'image payante et les plus sévères sont les fondations telles que celle de Picasso!! Dès que tu veux vendre, tu tombes dans le puit des mercantiles de tous azimuts!! mon manuscrit avait été accepté mais je n'ai jamais fait la démarche pour l'éditer!! le livre serait revenu trop cher!! désormais, il y a d'autres manières mais attention quand même!!!Bonnes vacances à toi!!Bisous Fan
Tu reviens, Fan, sur un point dont j’ai déjà beaucoup parlé : le coût des images dans les musées français, et beaucoup d’autres dans le monde. Ces musées n’ont rien compris ou trop bien compris, ce que veut dire « images du domaine public », c’est à dire un bien culturel appartenant à tous. Ainsi, aidés par le ministère de la culture, ils profitent d’un flou sur le droit d’auteur des photographes de leurs tableaux pour vendre les images. Un droit d’auteur que la jurisprudence ne reconnaît pas…
Editer un livre avec des images sur l’art revient beaucoup trop cher. Par ailleurs, si l’on n’est pas un spécialiste de l’art, nous ne sommes guère pris au sérieux par les éditeurs.
Alors, il reste l’autoédition en cherchant soi-même des images libres de droit dans le monde.
Excellente été à toi dans ta région de soleil.
Bonjour Alain,
Merci pour votre article traitant de ce problème particulièrement agaçant :(
Sauf erreur de ma part, les photographes spécialisés des musées nationaux français sont déjà rémunérés par les dits musées... avec nos impôts donc !!
Si vous ne le connaissez déjà, je vous invite à lire cet article bien documenté sur le propos : https://scinfolex.com/2013/09/08/photographie-dans-les-musees-la-charte-du-ministere-passe-sous-silence-le-domaine-public/
(Mea culpa : au début de la création de mon blog, j'ai flanqué un © sur les photos que j'avais prises dans les expos que je visitais, ce qui était totalement stupide de ma part et je ne le fais plus maintenant. )
Au plaisir de vous lire. Bonne vacances à vous. Réjane
Bonjour Réjane
Non, vous n’êtes pas fatiguée, j’ai juste enlevé un de vos commentaires qui faisait double emploi.
C’est drôle, je me demandais justement cette semaine ce que vous deveniez, ne vous voyant plus sur FB…
Merci pour le très intéressant article que vous me joignez qui date de 2013. Il traite essentiellement des photos prises dans les musées par les visiteurs. Il parle également de la politique des musées en matière de diffusion des images des œuvres d’art tombées dans le domaine public.
Ce texte rejoint les différents points qui m’interpellent dans mon article.
C’est une passionnante étude dont je reprends ci-dessous, trois paragraphes essentiels qui résument parfaitement les difficultés rencontrées en France sur le droit à l’image :
1. Si le Code de Propriété Intellectuelle comportait des mentions claires de la notion de domaine public, ainsi que des mécanismes de protection, le Ministère de la Culture et les établissements culturels ne POURRAIENT PLUS passer de la sorte sous silence le domaine public comme s’il n’existait pas.
2. Les musées et la RMN s’abritent derrière l’idée que leurs photographes disposeraient d’un droit d’auteur sur les photos de tableaux, mais l’évolution de la jurisprudence en matière d’originalité condamne de plus en plus nettement cette interprétation.
3. Il est vraiment regrettable que la très grande majorité des musées français ne comprennent pas les enjeux liés à la diffusion du domaine public sur Internet.
Ils sont tout simplement en train de rater un moment historique et porteront la responsabilité d’avoir fait rater ce moment à la culture française.
Je tente, ci-dessous, de résumer la pensée de l’auteur de cette étude, ainsi que la mienne sur ce sujet :
- La notion de « domaine public » semble être volontairement ignorée par les musées. Ils sont propriétaires des œuvres exposées et ne font pas la différence entre leur droit de propriété des œuvres et les droits d’auteur des œuvres qui sont, pour l’essentiel, tombés dans le domaine public après 70 années. Ces œuvres sont un bien public et, de ce fait, leurs images appartiennent à tous.
- Les musées s’abritent toujours derrière un hypothétique droit d’auteur du photographe du tableau. Ainsi ils peuvent, aidés par les Ministères ne parlant pas de ce flou juridique concernant l’obtention d’images numériques sur le net, continuer à faire payer à un coût élevé des images destinées à être diffusées commercialement.
- La libre circulation numérique des oeuvres d’art est donc considérablement freinée et les livres d’art restent hors de prix et inaccessibles à la majorité des personnes.
Je crois, Réjane, qu’il n’y a pas grand chose à rajouter et que le problème d’obtention d’images destinées à un usage commercial reste entier aujourd’hui.
Nos musées comprendront-ils un jour la leçon en matière de rayonnement éducatif que les grands musées étrangers, comme le Rijksmuseum, le MET et la NGA, sont en train de nous infliger ?
Un grand merci pour votre participation.
Si vous avez d’autres idées à ce sujet, je suis preneur.
Je vous souhaite d’excellentes vacances.
Cher Alain,
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre article, qui met bien en évidence l'absurdité de ce "droit à l'image" que tentent de préserver nos musées français, vrais avares de la culture, pourtant financés par le contribuable depuis bien plus de 70 ans !
Sachez que le même problème se pose aux photographes, lorsqu'ils prennent en photo, même à l'arrière-plan, des monuments dont l'architecte est mort depuis moins de 70 ans... On appelle cela le droit de panorama.
Je me demandais si pour vous il n'y aurait pas une solution qui serait de photographier, non l'original du tableau de Van Gogh, mais une reproduction (avec la permission de l'auteur de la reproduction). Il ne manque pas de "copistes", dans les musées... et peut-être pourriez-vous vous entendre avec un étudiant des beaux-arts intéressé par une participation à votre livre. Ou, pour un prix raisonnable qui ne dépasserait probablement pas le montant de la redevance au musée d'Orsay, avec un professionnel de la copie. On pourrait imaginer alors de photographier le "tableau" (la copie) à plusieurs moments de sa composition pour faire comprendre le travail du peintre. A la National Gallery de Londres, j'ai vu des copistes travailler et c'était passionnant.
Mais ce n'est pas mon rôle de vous donner des conseils, bien sûr. Et puis j'ai toujours tendance à rêver, et mon copiste est sans doute sorti d'un de mes rêves.
Bonjour Carole
Cette étude sur le droit à l’image que je connaissais mal m’a amplement confirmée qu’il s’agissait d’une main mise des pouvoirs publics, en accord avec les musées et la RMN, sur la diffusion des images d’art dans notre pays.
Les trois musées dont je parle dans l’article et que je décris comme « intelligents » ont parfaitement compris qu’il ne servait à rien de s’opposer au progrès engendré par internet et le numérique. C’est un combat d’arrière-garde qui coûte très cher à la culture française et nous placera bientôt dans le dernier peloton si l’on fait le tour de la France.
Le petit peuple reste sur le bord du chemin en matière de culture alors que des images magnifiques circulent sur le net. On peut les voir sur des écrans mais pas sur papier glacé dans toute leur splendeur car les ouvrages d’art sont inabordables pour beaucoup.
Merci pour votre idée, Carole, qui pourrait être séduisante mais reste un peu complexe de photographier des copies de tableaux en s’entendant avec des professionnels.
Je dois reconnaître que c’est contraire à ma conception de l’art. Une copie ne remplacera jamais la toile originale, œuvre sortit de l’esprit du peintre qu’il a imaginée et créée. Personne ne peut reproduire « L’Eglise d’Auvers », rendre la force des couleurs, les lignes déformées, le rythme de l’édifice qui lui donne cette vie intérieure voulue par Vincent.
Non, je garde mon idée en attendant qu’un jour la France devienne intelligente et finisse par revenir à la raison. J’écrierai encore sur la peinture puisqu’il s’agit de mon thème de prédilection, mais je travaillerai à partir d’images libres de droit des musées étrangers. C’est bien dommage car les meilleures images sont en France la plupart du temps.
En ce qui concerne mon livre sur Van Gogh que j’ai déjà publié avec des images sur Calaméo ouvert à tous, je tenterai l’autoédition, peut-être sur Amazon qui paraît au point, en n’utilisant que quelques images prises dans les musées dont j’ai parlé.
Voilà où en est notre pays. Il faut aller à l’étranger pour glaner quelques images libres de droit. Le pire est le Van Gogh Museum qui profite à plein de ce brave Van Gogh qui serait bien peiné dans sa petite tombe d’Auvers s’il voyait cela.
Je sais que vous êtes une rêveuse, Carole, mais une jolie rêveuse qui a des idées plein la tête (dont cette idée de copie) et dont j’apprécie beaucoup la qualité des textes accompagnés de photos inattendues. On va bien trouver le moyen de vous les interdire un jour…
Je suis sûr que vous allez trouver un article à publier sur le sujet des œuvres d’art du domaine public dont les images appartiennent à tous. Ce que j’en dis…
Amitiés et excellentes vacances à vous et votre famille.
En triant les photos de mes peintures, j'ai pensé à vous… puisque vous aimez Van Gogh...
https://servimg.com/view/11054385/1508
Joli travail.
En général je n’aime pas trop les interprétations de ce genre. Mais celle-ci je ne déteste pas car vous placez dans la pensée du mort ce qui a été son existence, sa joie de vivre : les couleurs.
Et dans ce monde là il était heureux Vincent.
J'avais fait cette peinture lors du 100ème anniversaire de sa mort. On ne parlait que de lui en France et à Amsterdam où il y avait des expos exceptionnelles. Aussi la vente des tournesols à une compagnie d'assurance à prix exorbitant. Tout cela me laissait à la fois admirative et triste.
C'est dans ce contexte que j'ai peins pour traduire un malaise que j'avais dans le coeur.
Oups! L'aurtaugrafe! Pas évident sur le clavier du téléphone :-(
1990, 100e anniversaire de sa mort… C’est déjà loin. Je me rappelle la vente des tournesols qui battait le record de vente d’un tableau dans le monde.
Ce malaise qui est dans votre cœur, Christiana, et que vous exprimez bien dans ce tableau, je l’ai moi-même ressenti constamment dans ce roman « Que les blés sont beaux » écrit par Vincent avec ma plume.
L’artiste conte au jour le jour ses deux mois à Auvers où il peignait parfois plus d’un tableau par jour. Beaucoup d'entre eux sont des chefs-d’œuvre. Il m’a fait partager ses joies, ses doutes, sa souffrance, ses rencontres, sa recherche. Dans une fureur sourde de travail, il m’a expliqué sa technique, sa passion pour cette peinture qui lui faisait dire :
« C'est trop beau pour que j'ose le peindre ou puisse le concevoir »
Je ne savais pas que vous vous étiez glissé dans la peau de Vincent pour écrire un roman… vous êtes un cachotier! Comment se le procurer?
Vous n’avez pas du lire mon article car j’en parle plusieurs fois ainsi que dans les commentaires. Il est un peu la cause de mon énervement contre les musées qui ne permettent pas la libre utilisation des images de leurs tableaux dans un but commercial.
Ce livre s’affiche au début de mon blog. Il est consultable par tous librement dans le site Calaméo, en cliquant sur l’image « Que les blés sont beaux ».
Je l’ai légèrement repris depuis quelque temps. Je pense que je le publierai en autoédition en fin d’année en limitant le nombre de tableaux de Van Gogh à insérer. Je suis obligé d’aller en chercher à l’étranger dans les musées qui permettent le téléchargement en haute définition de leurs toiles.
Si bien sûr, je l'avais lu mais c'était flou…
Des phrases comme:
Une de mes anciennes nouvelles décrit Vincent Van Gogh peignant le tableau « L’Eglise d’Auvers ». Si je souhaitais publier ce récit pour un usage commercial...
Depuis que j’ai commencé à écrire sur l’art...
des tableaux que je souhaiterais utiliser pour une éventuelle publication…
Dans les mois à venir, je souhaiterais tenter l’aventure de l’autoédition pour quelques-uns de mes écrits…
Tout cela ne dit pas que vous parlez d'un roman. Je pensais qu'il s'agissait d'articles de votre blog.
Et vous dites:
dans des éditions sur la plateforme de publication Calaméo dont le contenu est ouvert à tous…
Je ne pensais pas non plus que c'était un roman. C'est quoi Calaméo?
Dangereux de publier ainsi sur le net!
L'avez-vous déposé? J'espère…
Et pourquoi vouloir publier en autoédition?
Pourquoi ne pas tenter un vrai éditeur?
Je m’excuse car je ne pensais plus que l’on ne se connaissait que depuis assez peu de temps. Il est vrai que mes allusions à mes écrits étaient assez floues dans ce dernier article. Par contre j’en parlais dans plusieurs réponses à des commentaires, dont celui de Richard en lui expliquant pourquoi je ne pouvais passer par une maison d’édition classique.
Je ne veux pas vous ennuyer en vous rappelant mon parcours d’écriture. Je vous en donne cependant les grandes lignes depuis les débuts il y a une dizaine d’années à l’ouverture du blog.
Passionné de peinture depuis longtemps, j’ai créé ce blog après ma retraite professionnelle. Ayant du temps, je voulais profiter de mes quelques connaissances en écrivant sur l’art en utilisant la fiction, souvent historique. J’ai commencé à publier sur le blog des nouvelles et deux romans dont celui sur Van Gogh. Au fil des années je les ai affinés.
J’étais en lien avec de nombreuses personnes qui utilisaient le site de publication et partage Calaméo pour publier leurs récits en format livre. Ce site, sorte d’autoédition mais uniquement à l’écran, est très pratique et convivial à utiliser. Ainsi je pouvais montrer les tableaux des peintres dans mes écrits. Le téléchargement par d’autres n’était pas permis sur Calaméo, par contre tout le monde pouvait me lire.
J’ai ainsi publié dans ce site, vous les voyez en images à cliquer, en haut du blog, deux recueils de nouvelles « Deux petits tableaux » et « Conter la peinture », ainsi que le roman « Que les blés sont beaux ». Et, récemment, un recueil de poèmes choisis de Baudelaire.
Aujourd’hui, beaucoup de personnes utilisent l’autoédition pour publier des écrits. Mon but n’est pas de faire du commerce mais uniquement de conserver mes histoires sur des livres papier plus pratique à lire et, cela m’étonnerait, s’il y a un léger gain je le reverserai intégralement à l’association « rêves » qui vient en aide aux enfants gravement malades.
Pourquoi l’autoédition ?
Facile à utiliser même s’il cela demande un certain travail.
Pas de contraintes commerciales diverses.
Depuis le début, je ne conçois pas des écrits sur la peinture sans montrer les tableaux dont je parle, avec une bonne qualité d’image (comme je le fais sur le blog et Calaméo). Cela ressemble à des ouvrages d’art et cela est impossible chez des éditeurs car trop cher à l’édition et réservé aux véritables spécialistes de l’art, ce que je ne suis pas.
L’autoédition permet d’insérer soi-même des tableaux dans les textes. Malheureusement, d’où la raison de mon article sur le droit à l’image, il faudra limiter le nombre de tableaux par rapport à Calaméo, du fait de l’interdiction de certains musées en utilisation commerciale.
Voilà, j’ai fait un peu long. Vous me connaissez mieux. Mes explications sont peut-être un peu naïves mais correspondent à ma pensée qui est de se faire plaisir en parlant des peintres et en montrant leurs tableaux comme ceux de Van Gogh. A mes yeux leurs toiles sont plus importantes que mes écrits.
En effet, à présent je comprends mieux.
Désolée d'avoir pris le train en marche…
Il est vrai aussi que je n'avais pas lu la totalité des commentaires, seulement en diagonale, je l'avoue, car il y en avait vraiment beaucoup!
J'ai publié moi aussi mon premier roman (qui aujourd'hui ne peut plus être nommé le premier, La sonate ayant pris sa place, ce qui ennuie d'ailleurs beaucoup Richard…) en édition numérique, ce qui est à peu près pareil que l'autoédition, sauf qu'on a rien à payer à l'avance…
Je comprends vos motivations.
Personnellement cela m'attristait que ce roman soit si peu lu car j'avais très envie de partager mon amour de l'art, de la musique, de la sculpture et des villes que j'aime avec plus de lecteurs.
Aujourd'hui je suis très contente car ce pré-roman sera peut-être publié chez un "vrai" éditeur; j'en profite pour le réécrire correctement car il était bourré de maladresses, d'erreurs, de clichés que, avec ma petite nouvelle expérience, je ne referais plus.
Il me semble que vous devriez quand même déposer à la Maison des Auteurs car il serait triste que vous vous aperceviez un jour qu'on s'en est servi à des fins commerciales peu reluisantes…
Je suis en ce moment en pleine préparation de mon deuxième roman qui sortira en 2019 mais lorsque j'aurai fini, je me ferai un plaisir d'aller lire votre livre puisque je sais désormais comment le trouver.
Vous allez recevoir un courrier séparément pour ne pas trop alourdir les commentaires.
Je viens de lire votre article avec grand intérêt et ne reviendrai pas sur les droits d'auteur ou les droits à l'image (utilisation de la photographie d'une toile à des fins commerciales) puisque beaucoup de choses ont été dites dans votre article et dans les commentaires que j'ai lus moi aussi en diagonale. Je voulais juste ajouter que ce qui est paradoxal (à mes yeux) c'est qu'en 1997 je me suis rendue à Amsterdam rien que pour voir le musée Van Gogh ou Rijksmuseum. Passionnée de Vincent Van Gogh, et ayant réalisé quelques copies à partir d'images trouvées dans des revues ou magazines (à cette époque, pas d'Internet, en tout cas pas chez moi, j'ai dû attendre 2005 pour cela) je m'étais réjouie à l'idée de voir les toiles de Vincent en vrai de vrai. Je m'étais équipée de mon appareil photo pas numérique du tout à cette époque (pour mon premier APN j'ai dû attendre 2007). J'avais acheté une pellicule photo argentique haute qualité et 800 iso sachant que dans un musée on n'a pas le droit d'utiliser un flash pour prendre des photos. Eh bien, quelle ne fut pas ma déception quand on m'a priée de déposer mon appareil photo à l'accueil : "photos interdites dans le musée, madame". Et curieusement, je lis que le Rijksmuseum à Amsterdam fait partie des musées qui autorisent librement la publication de leurs photos d’œuvres d'art, estimant que les œuvres d'art sont à tout le monde. Je m'en réjouis bien entendu, mais j'ai un petit pincement au cœur de n'avoir pas été autorisée à prendre quelques photos dans ce musée car je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion d'y retourner. Les quelques toiles de Vincent que j'ai vues, je les ai vues (à plusieurs reprises) au musée d'Orsay à Paris et récemment au Petit Palais lors de l'exposition "les peintres hollandais à Paris".
J'en ai vu une également - magnifique - à Aix en Provence, dans un musée privé et cette toile provenait d'une collection privée. Interdiction de faire des photos. Quelle frustration. Cette toile me faisait vibrer comme peu d’œuvres ont eu l 'occasion de le faire. C'était un vase avec des fleurs, dans les tons rouges, avec de forts empâtements de couleurs pures, ce qui précisément créait cet effet vibratoire intense. Le format en était plutôt moyen, voire petit.
Quel dommage que l'on ne puisse pas avoir accès à l'ensemble des toiles (visuellement) d'un artiste.
Je suis désolé de vous répondre avec beaucoup de retard n’ayant pu le faire avant.
Bonne idée d’avoir été à Amsterdam pour voir ces deux musées que les passionnés de Van Gogh et de la peinture hollandaise n’ont pas le droit de rater.
Le rijksmuseum est l’un des musées qui permet le libre téléchargement des œuvres. Pour les photos je ne sais pas. Cela a peut-être changé aujourd’hui.
Si vous recherchez des images de qualité sur Van Gogh vous en trouverez d’excellentes sur le site Wikimédia commons. Peut-être votre tableau de fleurs si trouvera. Vous pouvez télécharger, la seule restriction, comme je l’explique, concerne certains musées lorsqu’il s’agit d’une utilisation commerciale.
Si vous avez vu l’exposition sur les peintres hollandais à Paris, j’espère que vous avez pu voir celle de « Vermeer » qu’il ne fallait pas manquer.
Belle journée à vous.
Bonjour Alain,
Chose inhabituelle, je me permets de commenter ce post. Je développe actuellement une application mobile sur l'Art et voudrais utiliser certaines photos d'oeuvres tombées dans le domaine public selon le droit français. Certains contenus proposés dans l'application feraient l'objet du règlement d'un abonnement premium....donc d'une commercialisation
J'avoue avoir quelque peu révisé mon business model en lisant votre post. J'ai donc appelé l'agence photo de la RMN qui m'a précisé qu'ils vendaient le droit de reproduction des oeuvres de beaucoup de musées français. Si l'artiste est toujours vivant ou mort depuis moins de 70ans, le droit d'auteur, lui, doit être discuté avec l'ADAGP (je schématise quelque peu).
Or, je ne comprends pas sur quel jurisprudence ou quelle loi s'appuieraient les musées pour "interdire" d'utiliser à des fins commerciales une photo téléchargée sur Wikimédia d'une oeuvre tombée dans le domaine public...les droits d'exploitation de ces oeuvres ayant disparu et Wikimedia autorisant l'utilisation commerciale de certaines de ses photos...ou est le loup?
Le Loup, Ali, comme je l’explique abondamment dans ma note, est que les musées français, comme de nombreux musées dans le monde, commercialisent les images des tableaux tombées dans le domaine public qui leur appartiennent. On peut discuter sur le droit juridique, mais c’est comme cela…
Je pense que j’ai bien expliqué ce problème dans mon article, ainsi que dans mes réponses aux commentaires. Je n’ajouterai rien de nouveau puisque rien n’a changé. Petit à petit, certains musées viennent à la liberté de téléchargement, comme le Mauritshuis à La Haye récemment.
J’ai commandé il y a peu une image de tableau à la RMN pour l’insérer dans un futur recueil de nouvelles. Je l’ai reçue avec la facture et payée. Dans les 50 € je crois.
Je pense qu’un jour la France, comme beaucoup de pays, s’apercevra que l’Art, comme ils le disent souvent, doit être ouvert à tous, commerçants d’art ou simples passionnés.
Bonjour, je viens de lire votre billet et ne suis pas certaine d'y trouver la réponse que je cherche.
Qu'en est-il de photos d'oeuvres de plus de 50 ans qui seraient reproduites sur un site de généalogie comme celui-ci afin d'en illustrer les fiches d'individus? Il n'y a donc aucun intérêt commercial mais juste artistique et informatif. (La source peut évidemment être citée)
Merci pour votre réponse
Je ne parlais que des oeuvres d'art tombées dans le domaine public après 70 ans. Certains musées n'acceptent pas leur utilisation commerciale.
Le seul vrai risque de reproduction d'oeuvres est lorsque l'on publie celles-ci dans un ouvrage commercial. À mes yeux, dans votre cas, si j'ai bien compris, si c'est juste informatif dans un site, il ne devrait pas y avoir de problèmes.
Cordialement.
Cet article semble confondre le droit d'auteur d'une œuvre d'art à celui de sa photographie. En France, les musées publics n'interdisent pas la libre utilisation d'une image d'une œuvre à des fins commerciales.
Le musée d'Orsay s'est fait taper sur les doigts par le ministère après avoir interdit aux visiteurs de prendre des photos. Mais aujourd'hui, rien ne vous empêche de prendre la photographie vous-même et de publier librement votre nouvelle avec cette photo.
En revanche, si les images numériques sont payantes c'est pour protéger le travail du photographe qui a pris la photo.
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-culture/peut-ou-non-prendre-des-photos-dans-les-musees
Bonjour
Vous ne semblez pas avoir bien compris mon article. Pour publier commercialement une image, il faut que celle-ci soit en Haute Définition pour la qualité du livre. De ce fait, une simple photo prise à la sauvette ne peut convenir.
Comme je l’explique, de nombreux musées étrangers, surtout américains et hollandais, commencent petit à petit à permettre le libre téléchargement en HD des tableaux tombés dans le domaine public. Par contre, les musées français n’arrivent pas à comprendre que l’art doit être ouvert à tous, et ne fournissent que des images de piètres qualités de leurs toiles. Il faut donc payer, ce que j’ai fait récemment pour un tableau en HD d’Orsay auprès de la RMN.
Juridiquement le travail du photographe n’est pas considéré comme une œuvre d’art en elle-même puisqu’il ne fait que reproduire une vraie œuvre d’art.
Je pense en avoir déjà beaucoup parlé.
Je vous remercie pour votre commentaire, en espérant que notre pays arrivera un jour à se mettre au niveau en ce domaine des plus grands musées dans le monde.
Cordialement.
Votre article est très intéressant, mais avez-vous une définition précise à me donner pour utilisation commerciale. Pour moi, l'utilisation commerciale est quand on se sert d'une oeuvre pour vendre un produit dans le sens d'une campagne publicitaire. Depuis quelques temps, je doute : est-ce qu'un article dans un magazine est une utilisation commerciale ?
Merci
Bonjour
Je ne suis pas un spécialiste en matière juridique, mais ce que j’ai pu comprendre en la matière est qu’une image utilisée pour la mettre dans un livre, ou magazine je pense, doit être considérée comme commerciale puisqu’elle génère des revenus. À moins de s’entendre avec le propriétaire de l’image si celle-ci n’est pas ancienne.
En fait je me suis intéressé à ce droit à l’image uniquement pour les tableaux tombés dans le domaine public au bout de 70 ans en général suivant les pays. J’ai publié des livres contenant des tableaux et j’ai pu en obtenir certains auprès des musées qui permettaient le libre téléchargement. Pour les autres, surtout dans les musées français, il faut les acheter auprès de la RMN pour pouvoir les publier. En France nous avons toujours un train de retard.
J’espère que ma réponse et l’étude que j’ai faite dans mon article vous a été utile.
Belle journée.
Juste un commentaire pour remercier l’auteur de l’article qui a fait un vrai travail d’investigation et de rédaction. Beaucoup de journalistes pourraient s’en inspirer !
Vous avez pu comprendre que ce droit à l'image des oeuvres d'art me tenait particulièrement à coeur.
Merci pour votre appréciation.
Belle journée à vous.
Bonsoir,
Je suis tombée sur votre article en cherchant des informations sur le droit à l'image des œuvres d'art.
Tout d'abord merci d'avoir fait cet article , cela m'a aidé à mettre au clair certains points concernant la façon dont ces droits marchent .
Je suis entrain de finir un master en jeux vidéo et je suis entrain de créer un projet seule qui a pour thème les créatures mythologiques et les œuvres d'arts.
C'est une histoire qui est du domaine du fantastique et je prend beaucoup de liberté dans la narration. Je met notamment en scène la statue " Danse " du musée d'Orsay , je la fait parler , invente une personnalité à chacun des personnages de la statue ext …
Je sais maintenant grâce à votre article que c'est surtout les photos de ces œuvres qui sont concernés par des droits , comme je compte illustrer moi même mon jeu, je ne pense pas qu'il y aura des problèmes par rapport à cela. Mais c'est surtout par rapport a mon interprétation des œuvres que je me poses des questions : est-ce qu'il est autorisé de dépeindre ces œuvres sous un autre jour ? Le genre dans laquelle se situe mon jeu penche beaucoup vers l'horreur, du coup je me demande si les musés accepterais si facilement que je déforme la perception qu'on les gens ont d'une œuvre.
Mon projet est pour l'instant un projet étudiant , à but non lucratif , mais il a la possibilité d'être publié si il est assez intéressant , donc c'est une question que je me pose assez souvent en ce moment pendant que j'écrit mon scenario et j'aurais bien aimé avoir votre avis sur le sujet.
Merci d'avance pour votre réponse.
Comme vous avez pu le constater dans mon article le droit à l’image des œuvres d’art, je parlais d’images sur la peinture.
Votre projet est différent. Vous me parlez d’une sculpture appartenant au musée d’Orsay qui je pense doit être le groupe « La Danse » de Jean-Baptiste Carpeaux. De plus vous voulez interpréter l’œuvre d’une façon qui vous convient.
J’ai connaissance par des musées à l’étranger que ceux qui acceptent le téléchargement libre en HD admettent des manipulations de leurs œuvres. En France, les images d’œuvres d’art sont gérées par l’agence photographique de la Réunion des musées Nationaux. Le mieux serait de leur expliquer directement votre projet. Je vous donne les coordonnées de la personne avec laquelle j’ai déjà eu affaire en matière d’images de tableaux :
Anne-Catherine Biedermann
Agence photographique de la
Réunion des Musées Nationaux et du Grand Palais
254/256 rue de Bercy
75577 Paris Cedex 12
Tél. +33 (1) 40.13.62.75
anne-catherine.biedermann@rmngp.fr
Leur site est : http://www.photo.rmn.fr/
Je vous souhaite une excellente année et que vous trouviez une réponse favorable à votre projet.
Je vous fais juste une remarque qui pourra vous être utile. J’ai relevé dans votre message un nombre considérable de fautes d’orthographe. Cela m’a paru étonnant compte tenu de votre niveau d’études. Il vous faudra faire attention, pour votre projet et une éventuelle publication, à ce problème qui pourrait vous nuire dans vos activités futures.
Belle journée.
Bonjour Monsieur, et merci pour cet échange instructif et foisonnant.
Partant de l'idée de photographies de copies énoncée plus avant, je me pose la question différemment : qu'en serait-il de réaliser mes dessins en noir et blanc d'après les photos de tableaux anciens et muséaux visibles sur internet. ? Le but serait d'insérer mes "croquis" dans un livre à caractère pédagogique, à caractère commercial ou non, en indiquant pour chacun des dessins le musée qui détient l'œuvre originale. Mon étude vise un unique tableau et son auteur de la renaissance espagnole, par contre les liens décrits touchent une vingtaine de tableaux et/ ou musées différents ; je renonce donc à l'idée devoir répondre à tant de coûts ou de fins de non recevoir. Belle journée à vous et bonne continuation.
Je n'ai pas totalement compris. Vous pouvez faire des dessins de tableaux sans aucun problème puisque vous en être l'auteur, surtout en noir et blanc. C'est un travail original d'après un tableau que pouvez indiquer si vous le souhaitez.
Bonjour, J'ai une toute petite maison d'édition et j'ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article. Je suis d'accord avec vous à 100 % . Le droit français est une calamité. Dès que l'on a en tête le moindre projet on se heurte à une législation obscure et à des frais énormes. Dans plusieurs commentaires, j'ai pu lire "pourquoi vous ne vous adressez pas à une maison d'édition qui payera les droits à l'image", comme si celle-ci avec des fonds illimités et faisait des profits énormes. L'éditeur prend tous les risques. Il doit payer l'auteur, l'imprimeur, diffuser le livre...et payer les droits. Si le livre ne marche pas, qui paye les factures ?! Je suis outrée par cette culture de l'argent ou tout est payant, même ce qui appartient au peuple et même pour les projets qui contribuent au rayonnement de notre culture. Le saviez-vous ? Si vous publiez un ouvrage sans faire de dépôt légal (sensé nous protéger) vous vous exposez à une amende de 75 000 euros ! Rien que ça ! Je m'interroge sur le sens profond d'une pénalité aussi élevée. Bonne journée.
Je réponds ce matin à votre commentaire sur mon article « Le droit à l’image des œuvres d’art ». Cet article a été fait sur coup de tête. Je publiais des livres en autoédition sur la peinture et je m’apercevais des difficultés nombreuses pour obtenir pour mes récits des images en haute définition de tableaux que l’on pouvait trouver facilement dans certains musées, surtout américain, à l’étranger.
Je ne comprenais pas la frilosité des musées français, et rageais de voir qu’ils ne permettaient pas le téléchargement de leurs œuvres dont les droits, après 70 ans, ne leurs appartenaient plus.
Cet article semble avoir intéressé de nombreux lecteurs, dont vous-mêmes, et cela me fait plaisir. Je pense que ma critique a été utile puisque je vais publier un deuxième recueil de nouvelles ce mois-ci, et j’ai pu obtenir auprès de la Réunion des Musées Nationaux des images de qualité pour un prix correct, et même gratuit pour les toiles du Louvre.
L’art devrait être accessible à tous, que ce soit à usage personnel, enseignement, ou usage commercial. Le rayonnement de la culture dans les livres est essentiel mais cher pour l’éditeur, ce qui, comme vous le mentionnez, augmente sensiblement le prix de l’édition d’art qui devient trop cher pour certains.
Pour le dépôt légal, je ne savais pas qu’une amende aussi élevée était demandée en cas d’oubli.
Votre site m’a intéressé. Je suis surtout passionné de peinture, mais depuis que je suis inscrit sur le réseau littéraire Babélio, la poésie m’intéresse de plus en plus. Mes connaissances qui étaient limitées s’améliorent. Je vois que vous suivez certains auteurs, vos publications semblent assez « pointues ». Vous me faites découvrir certains auteurs que je ne connaissais pas comme Samuel Coleridge ou Pétrus Borel. Je connaissais surtout Byron par son inspiration pour Delacroix de ses « Scènes des massacres de Scio » en 1824, l’année de la mort du poète en Grèce.
Merci pour votre commentaire. Je pense que je lirai chez vous Byron, et vos publications m’intéressent.
Belle journée.
Bonjour Alain, bonjour aux autres,
et merci pour cet article passionnant et les échanges enrichissants qui en découlent !
J'ai une question précise concernant le domaine public à laquelle je n'arrive pas à trouver de réponse claire. J'espère que l'un ou l'une d'entre vous saura me répondre... Une oeuvre disponible gratuitement en téléchargement sur un site étranger, autorisant une utilisation commerciale de la-dite oeuvre, est-elle exploitable pour un usage commercial en France si l'auteur de l'oeuvre est décédé depuis moins de 70 ans (donc pas dans le domaine public selon le droit français). Exemple concret : une photo d'un tableau de Hopper (décédé en 1967) disponible en accès libre et gratuit sur le site de la NGA (qui autorise donc une exploitation commerciale de la photo), est-elle utilisable d'un point de vue commercial en France?
J'aimerais que oui, mais je me dis que non... Quelqu'un saurait me répondre? Merci d'avoir pris le temps de me lire, et merci d'avance pour vos réponses!
Bonne journée,
Jack
Bonjour Jack
Vous me posez une sorte de colle. Je vais tenter de répondre au mieux.
La National Gallery, comme certains musées étrangers, a une politique de libre accès pour les images d'œuvres d'art présumées dans le domaine public (selon leur terme). C’est mieux que la France. Quoique, maintenant, les œuvres du Louvre sont gratuites en HD si vous avez un projet et en écrivant à la RMN.
Evidemment cela se complique en France lorsque l’œuvre n’est pas encore tombée dans le domaine public.
J’ai vérifié sur le site de la NGA qui semble accorder le téléchargement d’Edward Hopper pour ce seul tableau, et aucun autres, qui aurait été publié en 1939. J’ai regardé pour Matisse qui serait dans le même cas. Aucun tableau n’a la permission de téléchargement.
Je sais, après vérification, qu’il existe une règle appelée du court terme. Il semble qu’il y ait des traités bilatéraux entre l’union européenne et les Etats-Unis.
J’ai lu ceci :
« Depuis la loi d'extension du terme des droits d'auteur (aussi appelée Disney Act), ce qui a été publié avant le 1er janvier 1923 est dans le domaine public. Tout ce qui est publié avant le 1er janvier 1964 et n'a pas été renouvelé se trouve dans le domaine public. Tout ce qui est publié avant le 1er mars 1989 sans mentionner de droits d'auteur (absence des symboles « © », « Copyright » ou « Copr. », plus l'année de publication – parfois omise - plus le détenteur du copyright) se trouve dans le domaine public. Sinon le copyright s'étend pendant 95 ans après la date de publication. »
Conclusion : N’étant pas un spécialiste dans ce domaine et cela me paraissant peu clair, plutôt que de faire des recherches approfondies, il serait peut-être judicieux de faire ce qui est demandé sur le site NGA qui indique :
« Pour vous renseigner sur la disponibilité des images, veuillez nous contacter à ngaimages@nga.gov, veuillez inclure le numéro d'accession, le nom de l'artiste et le titre de l'œuvre d'art dans votre e-mail. » Spécifiez par rapport au droit français.
Je vous souhaite bonne chance. Si vous obtenez des informations intéressantes, laissez-moi un mot.
Belle journée.
Merci Alain de votre réponse. J'ai contacté la NGA et, comme je m'y attendais, mon interlocuteur m'a répondu qu'il n'était pas en mesure de m'informer sur les questions relatives au droit français... Il va falloir explorer d'autres pistes. Je vous tiens informé si j'ai du nouveau !
Bonne journée !
Bonjour Alain, Quichotte et tout le monde,
Ma chance ! En quête d'informations sur les œuvres dans le domaine public, j'ai atterri finalement sur votre article que j'ai dévoré d'une seule traite puisqu'il répond à toutes les questions que je me pose actuellement pour illustrer mon 3ème recueil de poésie avec des photos de peintures. En fait j'e possède de superbes photos de peintures de génies du XVIIème réalisées au Musée GRANET d'Aix-en-Provence dont confiante je voulais me servir. Heureusement j'ai vérifié ! Après des heures d'enfumage où je lisais une chose et son contraire, je suis tombée sur votre article et tout s'est éclairé et plus bas je vois Quichottine dans les commentaires, que du bonheur !
Merci de donc de votre bon sens et votre générosité, qui m'a évité de sérieux pépins et surtout pour ces liens que j'estime comme un trésor !
Bien Amicalement
Je m'excuse de répondre si tard. J'ai un problème de réception des commentaires sur le blog.
Il semble que vous ayez trouvé une réponse à votre problème dans mon article. Le meilleur moyen pour télécharger des tableaux gratuitement est de le faire sur des musées étrangers, surtout américains. La France n'a pas encore compris cela.
Vous faites partie des amis de Quichottine, alors nous sommes amis.
Bravo pour vos poèmes.
Très belle journée.
Bonjour
merci pour ces informations, cependant la question du droit du photographe (particulier) qui vient dans un musée reste floue. Le Louvre par exemple autorise la prise de photo seulement dans un usage privé (c'est écrit sur leur site web : règlement de visite).
Est-ce un abus juridique de leur part ?
Merci si vous avez des éléments de réponse concrèts.
Philippe
Certains musée autorisent effectivement la prise de photos. Mais vous ne pouvez pas les utiliser pour un usage commercial car ceux-ci considèrent la plupart du temps que le droit à l'image, même pour des oeuvres tombées dans le domaine public, leur appartient. Par contre, dans le monde, comme je l'ai expliqué, de grands musée permettent le téléchargement de leurs tableaux.
Belle journée.
150000 oeuvres libre de droits, utilisation commerciale incluse.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/150-000-oeuvres-art-musees-parisiens-libre-acces-internet-1776187.html
Je connais. C'est une belle initiative des musées parisiens. Malheureusement, il manque encore les plus grands musées français. À force d'en parler, cela finira par venir...
Merci Paul.
Bonjour Alain.
Ma mère possède un tableau d'un artiste encore vivant. Pour ne pas exposer à la lumière, à la poussière, elle cache cette œuvre dans une salle sombre. Elle souhaite imprimer une photo de cette œuvre sur toile, pour une utilisation privée. Faut-il demander à l'artiste l'autorisation de l'impression sur toile ?
Bonne journée,
Diana
Encore une fois, je rappelle que je ne suis qu’un simple blogueur passionné de peinture et non un spécialiste en la matière. Publiant des livres qui insèrent des tableaux, je m’intéressais essentiellement au droit à l’image des œuvres d’art tombées dans le domaine public qui devraient pouvoir être utilisées par tous. Les grands musées mondiaux l’ont bien compris.
En ce qui vous concerne, votre maman étant propriétaire du tableau, je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez utiliser une photo de celui-ci, ce qui ne serait qu’une photo numérique de l’œuvre pour usage personnel. Mais cela n’engage évidemment que moi.
C’est dommage de cacher une œuvre qui est faite pour être montrée.
Très belle journée Diana.
bonjour,
merci pour votre article qui m'éclaire un peu. J'ai développé une activité de création d'expos à destination des CDI d'établissements scolaires et des bibliothèques. J'utilise Canva Pro, pixabay images gratuites mais bien entendu pour certains thèmes, cela n'est pas suffisant.
Si je comprends bien, les images provenant du Riksmuseum et portant la mention CCO peuvent être utilisées pour projet commercial ? idem pour celles du site émanant de la National Gallery (NGA images) ? j'ai un doute par rapport à une commercialisation en France...enfin, peut-être pourriez-vous éclairer ma lanterne : les images provenant de Wikimedia Commons peuvent-elles être exploitées quand il est mentionné qu'elles sont tombées dans le domaine public ? cela est-il valable quand c'est le domaine public américain ? la gestion et l'utilisation des images est un domaine opaque et j'ai peur de faire une bêtise en exploitant une image dont au final, je n'aurai pas le droit d'exploitation et mon budget est très serré d'où l'intérêt pour les premières expos d'avoir recours au maximum d'images gratuites. Merci à vous en tout cas :)
Bonjour Marion
Je pense avoir dit l’essentiel dans mon article à propos du droit à l’image des œuvres tombées dans le domaine public.
Plusieurs grands musées dans le monde permettent le libre téléchargement d’images en haute définition pour un usage commercial ou non, dont les deux que vous citez. Cela donne un nombre important d’images de qualité. Étant un passionné du peintre Johannes Vermeer, j’ai apprécié de pouvoir obtenir en HD « La jeune fille à la perle » ou la « Vue de Delft » au Mauritshuis à La Haye qui l’offre depuis quelques années.
Il faut s’adresser directement dans les musées, et non sur Wikimédia, qui seuls autorisent le chargement des images.
Pour la France, comme souvent nous sommes en retard. Problème de politique culturelle. Je l’ai expliqué, la RMN est le seul interlocuteur pour obtenir des images qui ne sont disponibles en HD pour un usage commercial qu’en payant, et cher. Seul Paris Musées permet un téléchargement gratuit pour certains musées parisiens.
Bonne chance dans votre recherche.
J'ai publié récemment un beau-livre avec une trentaine de petits poèmes écrits sur des oeuvres du musée d'Orsay , à coté des photos de ces oeuvres prises par moi. Plusieurs amis avocats m'ont fortement conseillé de demander l'autorisation expresse du Museé d'Orsay, que j'ai obtenue (sans difficulté mais avec un peu de délai). Je conseille à tous les auteurs de faire pareil.
Si les œuvres sont des photos prises par vous, cela ne pose évidemment pas de problème. Il en est tout autrement pour des œuvres du musée d’Orsay en HD qui sont vendues par la RMN, et cher.
Belle journée.
Pour ajouter une pierre au sommet de l'édifice législatif déjà branlant, je parlerai de mon cas personnel. J'ai été payé comme photographe par un artiste allemand décédé en 2011 (Erich Engelbrecht) afin de présenter ses sculptures exposées en plein air dans un parc naturel en France. Suite à un contentieux avec ses héritiers que je connaissais bien, j'ai contesté entre autres, le droit de voir publier mes photos de ses oeuvres en situation sur Internet ( www.engelbrecht.art) sans aucune mention de mon nom (les photos avaient été payées par l'artiste mais sans mention d'usage à priori). Le contentieux a été jugé devant un tribunal allemand (pour des raisons annexes) et la Cour d'appel allemande a débouté mon avocat spécialiste (à sa surprise) en invoquant l'argument déjà évoqué plus haut: que les photos rémunérées par l'artiste et passées à ses héritiers ne présentaient pas de marque d'originalité suffisante pour donner le moindre droit à la mention du nom du photographe! C'est pour dire si l'argumentaire du droit des musées à une rémunération selon l'usage est faible...! . Néanmoins les notions de droit d'auteur sont souvent trop floues et trop sujette à la sensibilité nationale des juges pour pouvoir donner une sécurité juridique dans le monde actuel de la publication sans frontière. Nous ne sommes en réalité, selon les cas, pas loin de l'arbitraire pur. Il ne reste qu'à tenter de faire soumettre la question au gouvernement par l'intermédiaire d'un de nos parlementaires...
Votre histoire est intéressante et confirme les difficultés rencontrées pour l’obtention et la diffusion des images artistiques.
Le droit à l’image des œuvres d’art est dérégulé suivant les pays et propriétaires des œuvres.
Il faut espérer que ce droit s’ouvrira un jour à tous, à l’exemple de certains grands musées dans le monde. Pour la France, je doute qu’un changement puisse être obtenu dans la politique culturelle actuelle.
Merci de votre passage.