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Genèse de l'impressionnisme

 

8. Auguste Renoir – Ma période impressionniste : 1. La Grenouillère

 

 

 

 

Nouvelles inédites en six parties (dont deux rééditions) se rapportant à la la période impressionniste d'Auguste Renoir  

 

 

 

     Je fis connaissance avec la Grenouillère dans les années 1868–1869. Ce fut ma première véritable rencontre avec cette nouvelle vision de la peinture qui allait diriger mes œuvres dans les années suivantes.

 

     Nous aurions pu peindre dans un de ces endroits charmants et tranquilles que l’on retrouve nombreux le long des bords de Seine. Pourquoi avions-nous décidé, en cet été 1869, avec Claude Monet, d’aller planter nos chevalets devant ce motif si peu romantique de l’île de Croissy, lieu de tapage, bruyant et agité ?

   Depuis notre première rencontre dans l’atelier Gleyre, où nous avions retrouvé Bazille et Sisley, nous ne nous étions guère séparés avec Claude. Notre vision était commune. Nous sentions la même peinture et peignions parfois côte à côte dans la campagne.

    Ce coin de la Grenouillère plaisait à mon ami qui voulait en faire une pochade en vue d’une œuvre plus importante à réaliser en atelier qui serait digne de figurer au prochain Salon. Il m’avait confié qu’il aimerait que je l’accompagne, ce que j’avais accepté avec plaisir car je souhaitais faire un peu de paysage. Je n’étais pas mécontent de me confronter à nouveau à mon vrai maître : la nature.

 

 

 

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 Miranda, illustrateur ; Yon, graveur – La Grenouillère, 1873, musée Fournaise, Chatou

 

 

     Curieux établissement que ces bains froids de la Grenouillère, un café-guinguette flottant installé sur l’île de Croissy, face à Bougival, dans une boucle de la Seine. L’établissement était composé de deux anciennes péniches amarrées sous les arbres. A ses côtés, un étrange îlot arrondi planté d’un arbre et surnommé le « Pot-à-fleurs » ou « Camembert » semblait sorti mystérieusement du fleuve. Il était toujours encombré d’hommes et femmes à la mode ou de baigneurs qui sautaient dans l’eau. Suprême consécration pour l’établissement ! : Louis Napoléon et Eugénie venaient de s’y arrêter au cours de l’été…

     Ce lieu de plaisir était très en vogue, fréquenté par les habitants de la région et les parisiens qui venaient nombreux aux beaux jours. Une vingtaine de minutes en train suffisaient de la gare Saint-Lazare à Chatou, plus un petit kilomètre à pied ou en fiacre. Les gens de lettres, les hommes et femmes qui faisaient la vie artistique parisienne s’y donnaient rendez-vous pour une partie de pêche, la baignade pour les sportifs, ou, le plus souvent, le canotage.

     Le dimanche soir on y dînait et dansait le quadrille, la valse ou la polka dans un peinture,impressionnisme,grenouillère,croissyjoyeux désordre de groupes de canotiers, chantant, hurlant. Ils venaient avec leurs compagnes habillées de robes courtes en flanelle. Des filles au maquillage criard, le plus souvent des demi-mondaines ou des filles du peuple dévergondées, venaient se faire offrir un verre, voire plus…

 

 

  

     Les grenouilles… Le nom de la Grenouillère ne venait pas de ces batraciens qui peuplaient la rivière ou les prés environnant. On appelait « grenouilles » des femmes légères, de petite vertu, libres, s’amourachant rapidement. Parmi ces grenouilles, je trouvais de nombreux modèles, bonnes filles qui se déshabillaient facilement et ne coûtaient pas cher. Je ne m’en privais pas…

     Un dimanche nous étions venus avec Claude reconnaître les lieux de notre futur motif. Assis sur la berge, le spectacle était étonnant. Monet, hilare scrutait la rivière secouée de tremblements. Les bateaux se mêlaient aux baigneurs dans une pagaille indescriptible. Les nageurs se croisaient d’une brasse vigoureuse, d’autres se hissaient sur le « Pot à fleurs » et piquaient une tête. Des garçons imberbes bombaient le torse devant les jeunes filles. Le plus drôle était de voir des hommes qui en profitaient pour apprendre à nager à leurs compagnes : celles-ci étaient soulevées, la main de leur compagnon solidement plaquée sous le ventre, pendant que l’autre main tentait de maintenir le fragile équilibre. Ridicules, elles tiraient l’eau en cœur en faisant de grands cercles avec les bras, sans grande efficacité, leurs mollets et leurs pieds sortant de l’eau battaient l’air derrière elles.

 

     A l’époque de la Grenouillère, j’avais le même âge que Monet, celui de toutes les espérances : 28 ans. Et des espérances, nous en avions, même si elles avaient du mal à se réaliser… Nous étions voisins. De Louveciennes, où j’habitais chez mes parents, je venais à pied jusqu’à la Grenouillère. Monet vivait au hameau Saint-Michel à Bougival avec Camille et son fils Jean. Pour venir, il n’avait qu’à traverser le pont qui enjambait la Seine et reliait l’île de Croissy à Bougival.

     Depuis quelque temps, Claude m’inquiétait. Je ne reconnaissais plus l’ami enjoué de nos réunions du soir au café Guerbois à Paris où nos discussions entre peintres et écrivains étaient animées. On le disait dépressif.

      Il m’avait confié qu’il n’avait toujours pas accepté le refus du jury du Salon de 1867 pour ses lumineuses Femmes au jardin : un immense tableau de jeunes femmes grandeur nature installées au bord d’une allée sur une pelouse ensoleillée. Un travail colossal ! « Je n’en peux plus » me disait souvent Camille, sa compagne et modèle, lorsque je passais les voir. « Tu seras trois des quatre femmes de la toile », lui avait imposé Claude, tyranniquement. Toute la journée, elle prenait la pose et changeait de robe comme de personnage.

    Monet était d’autant plus furieux qu’il ressentait la décision du jury comme une insulte envers Camille qui avait fait l’objet de commentaires grandiloquents pour sa Femme à la robe verte du Salon de l’année précédente. Emile Zola l’avait d’ailleurs encensée : « Une fenêtre ouverte sur la nature. La robe dit tout haut qui est cette femme ».

    Tout allait mal pour lui : ses parents rejetaient la gracieuse Camille, des ennuis financiers l’accablaient, une famille à charge, les couleurs lui manquaient… Bazille, par amitié, lui avait acheté ses Femmes au jardin. La même année, la naissance de son fils Jean n’avait pas consolé Claude. Absent à l’accouchement, il était parti peindre sur la côte normande. Il fallait vivre…

    C’est Bazille qui m’avait appris, l’année dernière, que, désespéré, Monet lui avait écrit : « J’étais si bouleversé hier que j’ai fait la boulette de me jeter à l’eau »…

 

     Il fallait commencer notre travail sans plus tarder. Il était hors de question que la mélancolie actuelle de Claude pourrisse notre été en commun. Ma maxime avait toujours été : « se laisser aller dans la vie comme un bouchon dans le courant d’un ruisseau ». Mon insouciance avait fini par gagner mon compagnon. Son moral remontait à mon contact.

     Debout ou assis l’un à côté de l’autre, s’encourageant, croquant ce paysage de fête permanente, un équilibre amical et joyeux avait fini par s’installer entre nous. Aussi pauvres l’un que l’autre nous ne mangions pas tous les jours mais nous étions heureux d’être ensemble. Nous nous échangions les tubes de couleurs pour peindre. Parfois, nous allions manger à Chatou, un peu plus loin le long de la Seine, chez la mère Fournaise. Elle faisait des prix aux artistes.

    Tout l’été nous restâmes dans le décor de la Grenouillère. Monet était un bon compagnon, un forcené de travail. Le dimanche, il restait chez lui avec sa petite famille. Célibataire, je ne quittais pas les bords de Seine et amenais parfois de jolies petites femmes faire du canotage. Certains jours, leurs amis, les idiots !, les abandonnaient. J’étais évidemment disponible. Elles avaient besoin de grand air…

     Pour peindre sans être dérangé par les promeneurs trop nombreux à son goût, Claude s’était installé à l’arrière d’une des barques amarrées devant nous. Pour la stabilité du chevalet, j’avais préféré rester sur la rive.

    Notre motif était le même. L’élément central de la toile était les canotiers et canotières en crinoline, parfois en costumes de bains, installés sur le « pot à fleurs ». Deux passerelles étroites partaient de chaque côté de celui-ci : l’une longeait un lieu de baignade et rejoignait la rive où se trouvait des hangars à bateaux et des cabines de bain, l’autre communiquait avec le bâtiment flottant sur la droite. Au premier plan, une flottille de canots étaient amarrés, masses immobiles. Mêlés aux baigneurs, naviguant dans le plus grand désordre, yoles, canots, embarcations diverses glissaient sur le fleuve. Le thème était beau : animations aquatiques, miroitements de la lumière naturelle sur la large étendue d’eau à ciel ouvert.

     Chaque jour, j’observais l’avancement du travail de Monet. Celui-ci, en vrai peintre paysagiste, s’était créé son propre espace. Le camembert était placé haut sur la toile afin de donner toute l’importance à l’immense premier plan : éblouissants reflets sur la surface ridée de l’eau composés de larges touches de couleurs pures, bleus cernés de noirs, soulignés de minces trainées de jaunes et de roses. Les taches colorées lumineuses se disloquaient en touches géométriques brisées s’encastrant les unes dans les autres, mosaïques de reflets.

 

 

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Claude Monet – La Grenouillère, 1869, The Metropolitan Museum of Art, New-York

 

      Silhouettes plates, tous les personnages étaient alignés en travers de la toile : sur la gauche, en pleine lumière, les minuscules baigneurs ; l’îlot central avec des hommes et femmes en habits ; debout sur la passerelle de droite, un homme en haut de forme sortait de l’établissement. Au dernier moment, Monet avait rajouté  sur l’îlot deux jeunes filles en costume de bain s’apprêtant à sauter dans l’eau.

 

    Mon style était bien différent de celui mon ami. Depuis mes débuts en peinture, j’étais plutôt un peintre de figures et c’étaient les grappes humaines que je voyais qui m’intéressaient. De ce fait, j’avais choisi de rapprocher les personnages pour pouvoir peindre les détails de leurs gestes et habillements. Au premier plan sur l’îlot, un couple avait été placé en bordure de la rivière : l’homme barbu de profil, coiffé d’un feutre et d’une veste sombre, pantalon rayé, parlait à sa femme de dos en robe blanche.

 

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Auguste Renoir – La Grenouillère, 1869, musée national, Stockholm

  

     Les reflets de l’eau étaient moins contrastés que chez Monet : marbrures mauves mixées de verts tendres, traversées de barques amarrées, l’une ocre rouge était collée contre le « Camembert ». Au loin, sur l’autre rive, la dentelle mouvante du feuillage des arbres rejoignait des branches de saules tombant au dessus des têtes, en cachant partiellement le ciel. Je voulais une touche de rose. J’avais demandé à une « grenouille » de mes amies de poser en crinoline, tenant une ombrelle, debout sur une passerelle avec son enfant à ses côtés.

 

     Tout au long de l’été, en vue d’une éventuelle exposition au salon, nous peignîmes chacun plusieurs autres toiles. Deux d’entre elles représentaient le même motif vu sous un angle différent par rapport aux peintures précédentes.

    Dans les deux cas, la longue passerelle reliant l’îlot à la terre traversait tout le milieu du tableau, presque à l’horizontale, pour rejoindre la rive de l’île de Croissy, sa végétation et cabines de bain. La Seine emplissait le reste du tableau : embarcadère pour les canots du premier plan, têtes des nageurs se détachant dans le miroitement du fleuve de l’autre côté de la passerelle.

 

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Auguste Renoir – La Grenouillère, 1869, Collection Oskar Reinhart, Winterthur

 

   Sur la toile de Monet, seule différence avec la mienne, le « pot à fleurs » n’apparaissait plus. Tout jeune, il était un brillant dessinateur dont les bourgeois du Havre s’arrachaient les caricatures. Souvenir de cette période, il s’était amusé à représenter sur la passerelle des silhouettes de femmes en costumes de bain aux formes grotesques.

 

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Claude Monet – Bains à la Grenouillère, 1869, National Gallery, Londres

 

 

 

    Notre été dans le décor de la Grenouillère avait été magnifique de labeur en commun et de camaraderie. La mélancolie de Monet s’était envolée. Je l'entendais même chantonner lorsque sa brosse trouvait l'effet recherché. Chaque jour, nous nous retrouvions au même endroit, travaillant en silence, concentrés sur cette étendue d’eau qui nous grisait. Nous sentions que nous étions en train de créer un nouveau langage pictural fait de découvertes, dans le partage de nos idées.

     Les leçons que nous tirâmes des toiles croquées à la Grenouillère furent vitales pour cette conception nouvelle du plein air : vision naturelle spontanée, capture des changements de lumière et d'atmosphère au fur et à mesure de l’avancement de la journée, juxtaposition de couleurs vives, sans mélange, en touches larges séparées les unes des autres, posées librement sans contrainte de règles à respecter. Nos œuvres présentaient un aspect inachevé qui nous plaisait…

     L’année suivante, estimant qu’il s’agissait d’esquisses insuffisamment travaillées, nous ne les exposâmes pas au Salon.

 

     Pouvions-nous avoir conscience, à la fin de cet été de 1869, que nous venions de réaliser, avant même que le mot n’existe, nos premières œuvres « impressionnistes »…

 

 

Commentaires

  • Plaisante et surtout très intéressante introduction, Alain, aux "souvenirs" de Renoir à propos de la naissance de l'impressionnisme dans son art.

    Au-delà de ce point, j'aime beaucoup quand tu brosses le tableau, ici ou ailleurs déjà, de ces "bords de Seine" où une vie de plaisirs simples, joyeux, galants parfois, dansants souvent qu'a connus une certaine classe sociale parisienne dans ces années-là : le bonheur des petites gens ; bonheur qui me semble disparu, voire complètement oublié aujourd'hui ...

  • Il en a des souvenirs Renoir… Il va nous parler en quatre parties de ceux qu’il a amassés durant cette période où il était véritablement un impressionniste, ceux de la décennie 1870.
    Ses tableaux de la Grenouillère, avec Claude Monet, sont certainement les plus représentatifs de cette nouvelle manière de peindre en plein air.
    Guy de Maupassant, un véritable canotier, très sportif, qui fréquenta longtemps la Grenouillère et la maison Fournaise, dont je parlerai bientôt, nous a laissé de superbes descriptions de ces lieux de plaisir qui fleurissaient à cette époque le long des bords de Seine et de Marne en région parisienne.
    Ces lieux sont aujourd’hui en voie d’extinction. Les voyages ne se font plus en train mais en avion. Alors l’on parcoure le monde pour trouver des paysages et plaisir autres.
    Belle journée.

  • Autant te dire tout de suite que j'admire et que j'adore la façon que tu as de croiser souvenirs et tableaux.
    Magnifique début pour cette nouvelle.
    Merci pour le partage.
    Passe une douce journée.

  • Comme tu le sais j’aime introduire dans mes textes les tableaux et faire parler les peintres, en les replaçant dans leur milieu historique.
    Renoir va nous raconter la suite de cette période où il était jeune et s’intéressait beaucoup aux « grenouilles » et autres jeunes femmes qui fréquentaient les guinguettes dans ces lieux de fêtes et de débauches.
    Belle journée.

  • Que c'est vivant et plaisant à lire ! Je fais un saut d'un siècle et demi et j'entends parler Renoir.... oui je l'entends parler !
    La recherche de Monet et de Renoir sur la lumière, la division des tons, font de ces jeunes peintres les précurseurs du mouvement impressionniste.
    Même si les temps sont durs pour eux, ils nous offrent un monde de couleur et de gaieté.

  • Je fait parler Renoir en tentant d’utiliser parfois son langage populaire qui était souvent très descriptif.
    L’essentiel pour moi et de montrer ces merveilleux tableaux de la Grenouillère qui sont, pour lui et Claude Monet, sans qu’ils sans rendent vraiment compte, un bouleversement dans leur conception de la peinture qui devient atmosphérique, fugace suivant les moments de la journée, ce qui influe sur les couleurs et la fluidité de la touche.
    C’était loin d’être facile pour eux car les moqueries étaient fortes et l’argent rentrait peu. Par ailleurs, Monet avait des problèmes de toutes sortes qui le rendait dépressif. Il se mariera l'année suivante.
    Belle journée.

  • C'est délicieux et passionnant à lire ! Les mots fusent comme des couleurs, sur la palette de l'inspiration...
    Joie de vivre, émulsion de créativité et célébration des plaisirs de l'instant en ce lieu au nom mythique « La Grenouillère » ! Dans ce magma coloré, bruissant, flamboyant frayaient nos grands peintres et leurs réalisations continuent de nous enchanter. J'aime énormément cette rencontre amicale, ce jeu de souvenirs et de tableaux croisés. Vous avez vraiment l'art et la manière, Alain, merci beaucoup !
    Je replonge volontiers dans les jeux de matière et de transparence de ces tableaux.
    Amitiés et bravo !
    Cendrine

  • Merci pour vos mots et « cette palette de l’inspiration », très jolie expression.
    Je termine mon récit par une interrogation de Renoir : « Pouvions-nous avoir conscience, à la fin de cet été de 1869, que nous venions de réaliser, avant même que le mot n’existe, nos premières œuvres « impressionnistes ».
    A ce moment précis, il n’en avaient pas conscience. C’est pour cela, considérant leurs toiles comme des esquisses, ils n’osèrent pas les présenter au salon de l’année suivante.
    Ces magnifiques toiles de l’année 1869 peintes en commun sont considérées comme les toutes premières de ce style révolutionnaire.
    Qu’ils sont beaux les deux tableaux que je montre en premier présentant le même motif ! On sent qu’ils ont été peints dans l’amitié et le plaisir de créer quelque chose de nouveau. L’on voit d’ailleurs nettement la différence de perception face à la nature de chacun des deux amis.
    Et puis il y avait « les grenouilles » pour se distraire parfois après les longues journées de travail. J’oublie que Monet était en couple, et Renoir aussi d’ailleurs. Les deux, à ce moment, avait un enfant. Bon, on passe, il faut bien se changer les idées…
    Belle journée.

  • c'est super la façon que tu as de nous immerger dans l'ambiance de chaque époque, et l'intimité des artistes. Au vu des tableaux de Renoir et Monet sur le même sujet, je me fais la même remarque que précédemment à propos de leurs tableaux de Venise : à talent égal, Monet est meilleur "cadreur", sait jouer des premiers plans pour donner plus de force et de personnalité au tableau. Mais c'est sans doute une observation de profane superficielle

  • Le problème que je rencontre dans les livres sérieux sur l’art est, le plus souvent, d’être d’excellentes monographies avec des informations sur le peintre et sa technique. Intéressant mais froid.
    Personnellement, j’aime conter l’art, replacer les personnages dans leur ambiance historique, et les regarder peindre, vivre. Tout en restant le plus fidèle possible à la vérité.
    Renoir explique dans le récit que sa vision picturale est différente de celle de Monet. Celui-ci est un paysagiste et Renoir plutôt un portraitiste. Cela se voit nettement dans leurs toiles et c’est tout l’intérêt de leur travail côte à côte sur le même motif.
    Monet s’arrange pour cadrer sa toile afin de laisser d’avantage de place à ce qu’il souhaite travailler : les reflets de l’eau.
    La toile de Renoir est ma préférée. L’ensemble est plus élaboré, détaillé, empli d’éléments divers plus précis recréant l’ambiance du lieu : bateaux, baigneurs, personnages, barques au loin. Mais ce que j’aime le plus chez Renoir est cette subtilité dans les coloris qui n’appartient qu’à lui.

  • Un récit d'une période ou Renoir et Monet tentaient de créer un autre style que l'académisme ! j'adore ta manière de nous le raconter!!une ambiance si chaude et coquine parfois mais les toiles restent juste belles à regarder sans y chercher quelconque dérive!! on pourrait même dire qu'elles se ressemblent mis à part des touches de couleurs différentes ainsi que des personnages plus ou moins "appuyés"! Merci Alain pour cette page d'histoire des impressionnistes!! Bisous Fan

  • L’ambiance du bon vieux temps des guinguettes et du canotage devait être très chaude et coquine comme le décrit si bien Guy de Maupassant dans plusieurs de ses récits comme « Yvette » ou « La femme de Paul » et "Mouche". Il en profitait d'ailleurs largement.
    Les deux toiles de Renoir et Monet qui sont installés côte à côte pour peindre montrent le même motif, donc se ressemblent. Mais la touche de chacun et la façon de s’exprimer picturalement est bien différente. J’ai une préférence pour la représentation de Renoir pour l’harmonie des couleurs.
    Cet été 1869 fut d’une grande importance pour les deux amis car l’impressionnisme naissait sous leurs pinceaux.
    Belle journée Fan.

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