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Genèse de l'impressionnisme

 

3. Edouard Manet – Quel scandale mes amis !

 

 

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     Un dandy !

    Dans les années 1860, Edouard Manet était le maître respecté par tous les jeunes artistes qui voyaient en lui le porte-étendard des peintres avant-gardistes. Il animait les réunions dans les cafés parisiens où il exerçait une grande influence dans les discussions.

    Il aimait les cafés à la mode et la compagnie des belles femmes. Presque chaque jour, il allait aux Tuileries où Baudelaire était souvent son compagnon de promenade. Le soir, il adorait se montrer aux Folies, élégamment habillé avec sa canne et un haut-de-forme en soie. Sa loge était réservée au premier rang de la salle de spectacle où il contemplait cette faune bruyante dont la fumée des cigares montait en formant une brume qui enrobait les lustres d’un nuage vaporeux.

    Comme artiste, il était inclassable. Solitaire, il refusait d’exposer avec ses confrères et amis qu’il soutenait. Le Salon lui refusait la plupart de ses toiles, mais il s’obstinait : « Je triompherai au Salon officiel ! ». A mi-chemin entre classique et moderne, ses oeuvres déclenchaient des esclandres incroyables. L’homme aimait choquer.

     Sa part dans la genèse de l’impressionnisme fut prépondérante. Je reviens sur les deux toiles présentées aux Salons de 1863 et 1865 qui suscitèrent les réactions et marquèrent sa rupture avec le classicisme.

 

 

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Edouard Manet – Déjeuner sur l’herbe, 1863, musée d’Orsay, Paris

  

     En 1863, Napoléon III, étonné du grand nombre de refusés au Salon vint en voisin des Tuileries pour se rendre compte par lui-même. Surpris par la sévérité du jury, il demanda que l’on ouvre, à côté du Salon officiel, une exposition montrant les œuvres rejetées afin que le public puisse juger : le Salon des Refusés. Certains contestataires appelleront ce salon « La chambre des horreurs ».

     Edouard Manet y expose son « Déjeuner sur l’herbe » refusé au Salon officiel. Les dimensions de la toile sont exceptionnelles : 2,08 m sur 2,64 m. Ce genre de format était habituellement réservé aux sujets historiques ou mythologiques. Rien de cela… Banalement, l’artiste se contente de reprendre des genres comme le portrait, le paysage et la nature morte.

    « Elle offense la pudeur » dit l’Empereur en voyant la toile. Le public se gausse. C’est un tollé général.

     Edouard Manet avait bien préparé son coup.

     Antonin Proust, dans ses « Souvenirs » de 1897 rapporte la conception du tableau :

   « A la veille du jour où il fit le Déjeuner sur l’herbe et l’Olympia (celle-ci sera exposée deux années plus tard) nous étions un dimanche à Argenteuil, étendus sur la rive, regardant les yoles blanches sillonner la Seine […] Des femmes se baignaient. Manet avait l’œil fixé sur la chair des femmes qui sortaient de l’eau. « Il paraît, me dit-il, qu’il faut que je fasse un nu. Eh bien, je vais leur en faire, un nu. Quand nous étions à l’atelier, j’ai copié les femmes de Giorgione, les femmes avec les musiciens (Concert champêtre). Il est noir ce tableau. Les fonds ont repoussé. Je veux refaire cela et le faire dans la transparence de l’atmosphère, avec des personnages comme ceux que nous voyons là-bas. On va m’éreinter. On dira que je m’inspire des Italiens après m’être inspiré des Espagnols. » »

 

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Titien (ancienne attribution à Giorgione) – Concert champêtre, 1509, musée du Louvre, Paris

 

     Manet va se mettre au travail. Une nouvelle fois, le modèle Victorine Meurant est utilisé. Il la montre nue comme un ver, dans un sous-bois, coincée entre deux jeunes hommes de la bohème élégante, dont l’un d’eux est le frère de Manet, Eugène. Le « pique-nique » est sympathique mais totalement irréaliste.

     Les critiques sont évidemment particulièrement salées : « Une Bréda quelconque, aussi nue que possible, se prélasse effrontément entre deux gardiens aussi habillés et cravatés, […] ces deux personnages ont l’air de collégiens en vacances, commettant une énormité pour faire les hommes » ; « Je ne devine pas ce qui a pu faire choisir à un artiste intelligent et distingué une composition si absurde. »

     Seul, Emile Zola écrira une défense en forme d’éloge :

    « (…) Ce qu'il faut voir dans le tableau, ce n'est pas un déjeuner sur l'herbe, c'est le paysage entier, avec ses vigueurs et ses finesses, avec ses premiers plans si larges, si solides, et ses fonds d'une délicatesse si légère ; c'est cette chair ferme modelée à grands pans de lumière, ces étoffes souples et fortes, et surtout cette délicieuse silhouette de femme en chemise qui fait dans le fond une véritable tache blanche au milieu des feuilles vertes, c'est enfin ce vaste ensemble, plein d'air, ce coin de la nature rendu avec une simplicité si juste, toute cette page dans laquelle un artiste a mis tous les éléments particuliers et rares qui étaient en lui. »

 

 

 

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Edouard Manet – Olympia, 1863, musée d’Orsay, Paris

 

     Après son « Déjeuner sur l’herbe », voilà que Manet double la mise au Salon de 1865. Cette fois le scandale est énorme. Manet se plaint à Baudelaire : « Les injures pleuvent sur moi comme grêle, je ne m’étais pas encore trouvé à pareille fête. » Les critiques se surpassent : « qu’est-ce que cette odalisque au ventre jaune, ignoble modèle ramassé je ne sais où ». « Un chétif modèle […] Le ton des chairs est sale […] ». « Une ignorance presque enfantine des premiers éléments du dessin, […] un parti-pris de vulgarité inconcevable ». « Cette brune rousse est d’une laideur accomplie ».

    Comble de la provocation ! Manet présenta au Salon, associée à l’Olympia, un « Christ insulté par les romains » ce qui choqua encore plus les visiteurs.

     Qu’a voulu faire Edouard Manet ? Se confronter au passé ?

     Deux références picturales paraissent certaines :

     Titien et sa « Vénus d’Urbin » dont la pose est ressemblante.

    

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Titien – La Vénus d’Urbin, 1538, musée des Offices, Florence

 

     Goya et sa « Maja nue » de 1800 pour l’arrogance du modèle.

 

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Goya – La Maja nue, 1800, musée du Prado, Madrid

 

     Manet a fait de son modèle préféré, Victorine Meurant, un nu moderne, réaliste. Geffroy en 1890 dira : « libre fille de bohème, modèle de peintre, coureuse de brasserie, amante d’un jour […] avec sa face d’enfant vicieuse aux yeux de mystère. ».

     Pour les contemporains la scène était explicite : Manet avait peint une prostituée allongée, offerte, attendant le client, l’ambiance exotique et érotique étant accentuée par le bouquet de fleurs, hommage d’un client, et une servante noire entremetteuse.

     Au milieu de toutes les critiques, je retiendrai, une nouvelle fois, l’article élogieux écrit par Emile Zola :

     « (…) Le public, comme toujours, s'est bien gardé de comprendre ce que voulait le peintre ; il y a eu des gens qui ont cherché un sens philosophique dans le tableau ; d'autres, plus égrillards, n'auraient pas été fâchés d'y découvrir une intention obscène. Eh ! dites-leur donc tout haut, cher maître, que vous n'êtes point ce qu'ils pensent, qu'un tableau pour vous est un simple prétexte à analyse. Il vous fallait une femme nue, et vous avez choisi Olympia, la première venue ; il vous fallait des taches claires et lumineuses, et vous avez mis un bouquet ; il vous fallait des taches noires, et vous avez placé dans un coin une négresse et un chat. Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Vous ne le savez guère, ni moi non plus. Mais je sais, moi, que vous avez admirablement réussi à faire une oeuvre de peintre, de grand peintre, je veux dire à traduire énergiquement et dans un langage particulier les vérités de la lumière et de l'ombre, les réalités des objets et des créatures. »

 

 

     Plus tard, Zola rajoutera dans une étude sur Edouard Manet: « J’ai répondu aux critiques d’art qui prétendaient que Manet avait outrageusement souillé le temple du beau. J’ai répondu que le destin avait sans doute déjà marqué au musée du Louvre la place future de l’Olympia et du Déjeuner sur l’herbe.

 

     En 1884, au lendemain de la mort d’Edouard, sa famille et ses amis organisèrent une exposition posthume. Son frère, Eugène Manet, demanda à Zola d’écrire une petite notice biographique qui sera placée en tête du catalogue. En guise de notice, celui-ci fera une longue analyse sur l’oeuvre de l’artiste et la terminera par ces mots :

     « […] Qu’ils le confessent ou non, les jeunes artistes ont tous subi l’influence de Manet ; et s’ils prétendent qu’il y a simplement rencontre, il n’en reste pas moins évident qu’il a le premier marché dans la voie, en indiquant la route aux autres. Son rôle de précurseur ne peut plus être nié par personne. Après Courbet, il est la dernière force qui se soit révélée, j’entends par force une nouvelle expansion dans la manière de voir et de rendre. »

 

 

Commentaires

  • Bonjour Alain,
    Ce qui m'épatera toujours, c'est la capacité des gens à dénigrer, à détester, à s'offusquer, à rejeter, à pousser des cris d'orfraie, à susciter de la négativité... à constamment voir quelque chose qui ne va pas... alors que se laisser emporter par le charme de belles courbes et s'abandonner à la vibration des couleurs est une joie!
    L'Enthousiasme, au sens antique du terme, voilà ce qui manque à tant et tant d'esprits chagrins, toujours si prompts à condamner, à glorifier leurs petits esprits étriqués...et à n'aimer rien en bout de course!
    Chapeau bas, monsieur Manet, le temps n'a pas naufragé vos oeuvres et vos belles dénudées sont toujours très avenantes!
    Merci Alain pour cet article une nouvelle fois très bien documenté et pour ces vues "plaisir".
    Bon dimanche à vous, amitiés
    Cendrine

  • Vous savez comme moi, Cendrine, que Manet apportait un vent nouveau dans la peinture, par son style, par ce qu’il était. De plus, il aimait choquer. Et quoi de plus choquant à cette époque que la représentation de ces femmes offertes ostensiblement à la convoitise masculine. Un coup réussi.
    Les belles dénudées sont toujours aussi avenantes à Orsay. Une jeune femme s’est même dénudée devant Olympia, ce qu’elle avait déjà fait d’ailleurs devant Courbet. Une habituée…
    Manet a été pour beaucoup dans l’aventure impressionniste à venir, à laquelle il ne voulait pas participer. Je reparlerai de lui dans un prochain article, une nouvelle écrite cet été montrant… vous verrez.
    Belle journée ensoleillée mais froide.

  • Je vous ai répondu sur mon blog mais comme je ne sais pas si l'avis de réponse vous est parvenu, je voudrais vous remercier pour vos mots concernant mon poème... Et vous m'avez fait rire, très agréablement, en évoquant une petite place sur le balai de la jolie sorcière...
    Amitiés ravies
    Cendrine

  • Vos vers Cendrine étaient superbes. Je pense que Richard appréciera aussi…
    Quand à la sorcière, comment ne pas être tenté de se balancer sur un balai à ses côtés, et d’aller loin, très loin.
    Amicalement.

  • Remarquable cette série que tu as entamée sur la Genèse de l'Impressionnisme, Alain : intéressant travail d'historien de l'art qui, à mon sens, remet bien des notions, - ou des souvenirs -, en bonne place et bon ordre !
    (Je sais : tu vas me rétorquer que tu n'es pas historien de l'art ! Mais peu me chaut ...)

    Remarquable aussi, comme à son habitude, le commentaire de Cendrine !

    Remarquable enfin, mais là, tristement remarquable, de constater que ce qu'elle stigmatise avec justesse est toujours d'actualité dans l'esprit de beaucoup, un siècle et demi après Baudelaire, Manet et tant d'autres vilipendés, voire "assassinés" par les critiques.
    Heureusement, Zola vint, et son verbe, et sa fougue, et ses passions ... mais qui, à notre époque à tout le moins, est peu lu dans ce domaine.
    (Et peut-être même pas plus pour ce qui concerne les Rougon-Macquart. Mais ceci constitue déjà un autre débat)

  • Cela va être, je pense, une très longue série sur ce thème de la genèse de l’impressionnisme qui devrait te plaire, Richard. Il est vrai qu’il y a beaucoup de choses à dire. Je vais essayer de me restreindre.
    Comme tu le sais, Cendrine fait toujours de très beaux commentaires. Quelle différence avec Facebook. Ce sont ces gens là, essentiellement, qui se disant « réseau social », de « partage », aujourd’hui encore montrent qu’ils ne connaissent pas le mot « Art ». Enfin le vrai…
    Zola, évidemment, est moins connu aujourd’hui par ses écrits comme critique d’art. Par contre, je pense que les Rougon-Macquart marchent encore fort. Enfin il me semble, même si aujourd’hui tous ces écrans empêchent de se concentrer sur l’essentiel.
    Belle journée.

  • Zola est un formidable critique, même s'il n'a pas apprécié Cézanne à sa juste valeur, mais est on bon juge de ses proches ?
    On rêverait que Mr Zola vienne faire des coms sur les blogs. C'est qu'on prenait le temps d'écrire et d'écrire bien à cette époque, même si on n'était pas écrivain. D'ailleurs il semble qu'on avait beaucoup de temps pour s'étriper autour de la peinture (ou du théâtre, d'ailleurs) : que de querelles (souvent surjouées) autour des salons et des refusés. Il faut dire qu'il n'y avait pas les réseaux sociaux pour déverser sa bile ou son énergie. Qu’auraient dit ces jouteurs devant l'"art contemporain" ? sans doute auraient ils frisé l'apoplexie ..

  • C’est curieux cela…! Heureusement que je suis passé par hasard sur le blog, je n’avais pas été prévenu de tes messages. Bizarre…
    Oh oui, Zola serait aujourd’hui accueilli les bras ouverts s’il lui prenait l’envie de venir commenter nos modestes écrits sur l’art. Sa critique serait certainement constructive car il comprendrait que, comme lui, nous sommes des passionnés.
    A l’époque des débuts de l’impressionnisme, ces jeunes artistes ne pouvaient pas être compris puisqu’ils chamboulaient un ordre artistique établi. Leur travail était tellement nouveau. Manet pourtant, par rapport aux autres, gardait encore un côté classique.
    Evidemment, les salons étaient une foire d’empoigne. Dans un prochain article, tu verras ce que cela pouvait donner…
    L’art contemporain, que je n’apprécie guère et vois peu, ne me semble pas engendrer autant d’insultes ? Il est vrai que je ne fréquente pas la FIAC et autres galeries.

  • j'en oublie de dire combien je me suis régalée, encore une fois, à lire ton article

  • Je suis heureux si mon article t'a intéressé.
    Merci Emma.
    Belle fin de journée.

  • Bonjour Alain, bravo pour ta manière de nous raconter "L' Impressionnisme" ! En te référant aux écrits élogieux de Zola, on peut apprécier Manet malgré sa provocation à se moquer ironiquement des "critiques" de son époque! Une époque où la révolution picturale se faisait bien remarquer malgré les esprits grincheux ou les rabat-joie!! Merci à Manet qui, grâce à son audace, Napoléon III créa "le salon des refusés"!!Bisous Fan

  • C’est curieux que ce Salon des refusés ne se tint que cette année 1863 à la demande de Napoléon III. Ce Salon ne reprendra qu’en 1884 par la création du Salon des indépendants qui existe toujours. C’est peut-être le scandale causé par la toile de Manet qui fit que ce Salon des refusés ne continua pas durant plusieurs années.
    Dans ces années 1860, nous sommes dans la période où plein de jeunes talents s’apprêtent, malgré leurs problèmes financiers, à renverser l’obstacle des conventions officielles en matière picturale. La peinture de plein air va libérer la couleur, les formes, la lumière.
    Napoléon III, lui aussi, n'en aura plus pour très longtemps...
    Belle journée, Fan.

  • Au hasard du blog de Richard, je suis revenue me promener chez vous. J'ai lu tous les articles consacrés à l'impressionnisme et surtout celui de Manet, mon préféré. Différent, avec un petit quelque chose en plus, une réflexion intellectuelle. Une peinture moins instinctive mais plus maîtrisée. Le pauvre, tellement décrié et honni en cette époque de grande hypocrisie bourgeoise. Heureusement, son fidèle ami Zola le soutenait, tout aussi décrié et pourtant, deux grands personnages, unis contre la haine et les injures des critiques qui n'étaient guère tendres envers ceux qui ne suivaient pas le troupeau.

  • Je suis heureux de votre intérêt pour mes articles sur l’impressionnisme. Je n’en vois pas la fin, il y a tellement à dire sur ce thème que je vais atteindre le douzième chapitre ce week-end. Il sera dépassé.
    Manet a ouvert la voie à tous ces jeunes loups qui voulaient renverser le conformisme ambiant. Plus vieux, il était considéré par ceux-ci comme leur maître. Sa peinture était effectivement plus maitrisée, moins spontanée, plus provocante aussi, dans la lignée d’un Courbet. Pourtant, au cours de l’année 1875 qui suivait la première grande exposition des futurs impressionnistes, après des visites chez son ami Monet, il se libéra en tentant d’adopter la touche impressionniste. J’ai d’ailleurs écrit une nouvelle à ce sujet, chapitre 7, que vous avez peut-être lue. Finalement, il décida de rester lui-même, un talent exceptionnel, bien particulier, qui a marqué l’histoire de l’art.
    Période difficile pour les avant-gardistes. Les critiques et le public avaient la dent dure. Manet avait déjà bien secoué les esprits avec ses jeunes femmes nues, un brin tentatrices, mais ses jeunes amis allaient encore faire mieux par leur style. J’ai donné un aperçu du fameux article du journaliste Leroy dans le Charivari qui parla pour la première fois des « impressionnistes ». Cette peinture bousculait tellement les idées reçues. Aujourd’hui, ils font l’admiration du monde entier et les musées, comme Orsay, ne désemplissent pas.
    J’ai suivi le parcours de votre livre qui semble faire son chemin. Il le mérite.
    Merci de votre passage Christiana.
    Amicalement.

  • Non, je n'ai pas lu la nouvelle, chapitre 7? Comment puis-je la trouver?
    Mon livre se porte très bien, je me demande si c'est possible que cela m'arrive aujourd'hui...

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