Berthe Morisot – Le berceau, 1872, Musée d’Orsay, Paris
Je me souviens encore de ce premier jour de décembre
où j'entrai anxieux dans la chambre.
Tu étais là, petit être fragile,
Dans un lit douillet tu reposais tranquille.
Intimidé, presque ridicule,
Je m'approchai et frôlai tes mains minuscules.
Tu le sentis et tes doigts agiles
Agrippèrent mon pouce d'un geste déjà habile.
Ta maman dormait dans une pièce voisine ;
Ravi, je contemplai ton expression mutine.
Devant toi ce jour là je compris
Pour la première fois l'importance de la vie.
La plus belle oeuvre d'art
Est éclipsée par le premier regard
D’un nouveau-né qui ne demande rien
Hormis un tendre câlin.
Nous avons vieilli toi et moi,
Le temps nous a imposé sa loi,
Mais j’ai encore en mémoire ce jour de ta naissance
Où je fis ta connaissance.
Alain
J'adresse ces mots à ma fille née un 1er décembre