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Nostalgie parisienne

 

   Je dédie ce poème à une jeune landaise de seulement 60 ans, nouvelle retraitée depuis quelques mois. C'est une nouvelle vie qui commence...

 

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                                                                La tour Eiffel - Raoul Dufy

 

 

  

 

1967, tu te souviens, c’était hier,

Le jour où tu partis peu fière,

Toi la petite provinciale,

En direction de la Capitale.

 

Tu quittais tes parents, les Landes, ce que tu aimais ;

Tu avais dix neuf ans et plein de projets.

Le monde, lui, était immense,

Tu voulais faire sa connaissance.

 

Tu t’imaginais la ville lumière

Belle et altière,

Et tu ne vis que des murs gris

Un tant soit peu décrépis.

 

Pourtant, tout te parut beau,

Notre-dame, la Seine, les rues et leurs tacots ;

La Tour Eiffel touchait le ciel,

Tu entendais des ritournelles.

 

A ton premier jour de travail,

Le métro, grosse chenille, avait un air canaille.

Les collègues te firent la bise ; l’un d’eux dit hypocrite :

« Elle paraît brave cette petite ! »

 

Qu’elle était grande cette ville ! ;

Tu te sentais si fragile.

Ensuite le temps passa très vite,

Et vinrent les grèves de soixante-huit.

 

Au milieu des manifs tu devenais parisienne ;

Leur cause était la tienne.

Les pavés pleuvaient, les sirènes hurlaient, les CRS couraient…

Et le grand Charles causait.

 

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Tu te disais : « Vive la liberté

 
 
Pourvu qu’elle rime avec gaîté ! »

Slow-club, Mimi Pinson, Boléro, bals musettes,

Olé ! Tous les soirs c’était la fête.

 

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Te souviens-tu des périodes de disette

Où tu te sentais moins guillerette ?

Les Landes et ses victuailles étaient bien loin,

Certains jours tu avais faim.

 

Alors, seule dans ta chambrette couleur pastel,

Le foie gras de ta mère avait un goût de miel.

Sur une biscotte, tu l’étalais avec entrain,

La lueur d’une bougie éclairant ce royal festin.

 

Tout a une fin !

Il fallut redescendre, quitter les amis, les copains.

Sur le quai en arrivant tu avais le cœur gros,

Heureusement, il y avait Nano !    *

 

Du temps a passé 

Depuis Paris et ces trois longues années.

Tu nous en parles parfois,

Avec des frissons dans la voix…

 

 

 

                                                                  Alain

 

 

 

 

*    Nano deviendra son mari

 

 

 

Commentaires

  • Bonjour Alain,

    Je savais bien que tu étais un poète.
    Qu'est devenue la jeune personne à qui tu dédis ce poème...? Si elle est encore en vie dit lui toute la sympathie d'une Parisienne. A toi mon bon souvenir.

    Cordialement.

    Colette

  • La pauvre, comme on dit dans les Landes !
    Heureusement qu’elle est encore en vie puisqu’elle vient d’avoir 60 ans et a pris sa retraite en même temps.
    J’ai modifié ma dédicace pour ne pas prêter à confusion. Je disais "jeune landaise" car on n’est plus vieux de nos jours à 60 ans.
    J'espère qu'elle appréciera ce poème qui parle d’une courte période de sa vie à Paris de 1967 à 1970.
    Je pense qu'elle lira ton commentaire en riant et acceptera certainement la sympathie d’une vraie parisienne.
    Bonne journée Colette.

  • "on n’est plus vieux de nos jours à 60 ans."

    Rien que pour cette raison, j'apprécie ton poème.

    Non, bien évidemment, je blague ...

    En fait, et je suis là très sérieux, je l'apprécie parce qu'il est empreint d'une certaine nostalgie; celle d'un Paris - peu après Mai 68, que j'ai un tout petit peu connu (je pense t'en avoir déjà touché un mot !).
    Sans continuellement la ramener sur le fait que je fus historien, mon épouse te dirait, si vous vous connaissiez, que ce qui, à ses yeux, fait mon charme, (entre autres choses, heureusement ... (Lol ...), c'est que je vis dans le passé - et que ce passé que je narre permet, parfois, d'illuminer certaines soirées, comme illumina la mienne, ce soir, ton très beau et nostalgique poème.

  • Il parait que l’on n’est plus vieux à cet âge ! Tous nos scientifiques le disent, alors il faut les croire. De toute façon, on ne peut rien y faire…
    Moi aussi j’adore le passé et l’histoire. Je suis toujours fasciné lorsque je visite des lieux anciens chargés de vie. Tous les gens qui les ont habités sont nos ancêtres, nos parents. Ils ont vécu les mêmes choses que nous et nous n’avons rien de différent malgré notre modernisme. Ces vieilles pierres ou objet me font rêver, comme récemment au château de la Loire de Loches où j’ai cru voir le fantôme d’Agnès Sorel flotter près de moi.
    Je ne pensais pas illuminer ta soirée avec ce petit morceau de vie d’une provinciale découvrant Paris. Cela me réjouit.

  • Quelle joli cadeau pour votre amie, Alain ...
    un poème et de jolis dessins pour décorer la boîte des souvenirs !
    Bravo :-)

    (J'ai visité Loches, il y a deux ans, sous une pluie battante et comme vous, j'ai cru voir Agnès Sorel illuminer de son sourire, les pierres froides de ce vieux château ...)

  • Hello Lady

    Il s’agit d’une cousine landaise qui vient d’atteindre la retraite. Je sais que ce n’est pas simple de passer ce cap auquel on arrive tous. Mais la vie doit continuer, c’est notre bien le plus précieux !
    Agnès Sorel, je suis allé exprès à Loches, que je connaissais déjà, pour tenter de retrouver sa présence ! Je pense que j’écrirai un récit sur la « dame de beauté » un de ces jours.
    A bientôt

  • Bonjour Alain, enfin j'ai un peu plus de temps et je viens visiter ton blog et je tombe sur ce joli poème dédié à une jeune dame de 60ans!! J'en ai 65 et malgré qu'il faut entretenir la machine, je ne me sens pas du tout VIEILLE!!!!!!! Dit-moi? Nano? Diminutif d'Alain??? Amitié FAN

  • Bonjour Fan

    Nano est le mari de cette nouvelle retraitée. Son prénom est Jean, donc Jeannot. Ce diminutif vient peut-être de Jeannot mais je n’en suis pas certain. Je l’ai toujours entendu appeler ainsi. En tout cas cela n’a rien à voir avec Alain.
    Merci pour la visite.
    Cordialement.

  • Notre conteur est aussi un poète, que de talents. J'ai beaucoup aimé ce poème en forme de tranche de vie avec ces petites illustrations. C'est aussi l'histoire de tous ces jeunes provinciaux et provinciales qui sont aspirés par la capitale pour y travailler, j'en ai d'ailleurs un exemple vivant à mes côtés.
    A bientôt.

  • J'espère que tu as passé de bonnes vacances.
    Je parie que toi aussi tu es marié avec une provinciale venue travailler à Paris. Ma femme est également landaise comme la cousine dont je parle dans le poème.
    Les fonctionnaires « montaient » souvent à Paris dans le passé. Cela a changé car les grandes administrations deviennent privatisées.
    Bon dimanche

  • J'espère qu'elle a apprécié comme il se doit cette "ode"... Pfff... Je ne sais pas, mais je n'inspire pas les poêtes... ou alors du genre Queneau... si tu vois ce que je veux dire hé, hé
    Bécots mon grand !

  • Je suis étonné que tu n’inspires pas les poètes ? Pourtant avec ton langage humoristique et drôle, il y aurait de la matière pour écrire plusieurs poèmes amusants.

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